Décès de Jean Roche, fondateur du Festival des cultures du monde de Gannat

Jean Roche, le fondateur du Festival des cultures du monde de Gannat, lors de cette manifestation en juillet 2017.
Jean Roche, le fondateur du Festival des cultures du monde de Gannat, qui s’est terminé ce weekend et comptait de nombreuses troupes venues des Outre-mer, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche, à l'âge de 71 ans. Il nous avait accordé l’une de ses dernières interviews. 
Nous avions rencontré Jean Roche pour une interview à France Ô, le premier jour, samedi 22 juillet, de ce que l’on ne savait pas alors être son dernier Festival de Gannat, au jardin public, où s’était réunie la vingtaine de délégations, juste avant la parade dans les rues de la cité. Sa 44e et dernière édition. Il est mort dans la nuit de samedi à dimanche, d’un arrêt cardiaque, à l’âge de 71 ans.
 
Accompagné de sa femme qui nous disait son admiration pour celui qui parcourait le monde toute l’année à rencontrer des groupes d’artistes, le fondateur du « festival folklorique » en 1974 était comme d’habitude, souriant et efficace.

Les artistes, sa raison de vivre

Pour choisir le meilleur cadre d’entretien, il a demandé au groupe d’artistes indonésiens de se rapprocher de la caméra tout en baissant le son. Mais pour Jean Roche, les artistes étaient loin d’être un simple décor, ils étaient sa raison de vivre. (En 1965 déjà, il avait fondé « la Bourrée gannatoise » dévolue aux traditions du Bourbonnais du Nord et de l'Auvergne.)
 
Evoquant les Palestiniens, qu’il avait rencontrés à Ramallah, il nous avait confié : « Ils ne m’ont pas laissé aller à Gaza » (pour des raisons de sécurité). Pour chacun, il savait dire ce qui faisait sa qualité et le « respect » qu’il éprouvait. Des Réunionnais de Couleur Réunion, il saluait le « maloya », musique inscrite par l'Unesco au « patrimoine culturel immatériel de l'humanité ». Des Kanak de Maré, au sein du groupe Celenod, il disait simplement : « J’aime beaucoup les Kanak ».
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Interview : Christian Tortel, Jean-Pierre Magnaudet, Gilles Mazaniello.

Jean Roche aimait réunir les arts et traditions populaires, au sens propre le « folklore », loin de l’acception péjorative de « ce qui est d'un pittoresque facile et dépourvu de sérieux ». Ce « vivre ensemble » pendant dix jours, pour se connaître et s’apprécier, s’est traduit ce jour d’ouverture du festival par une belle parade aux allures de rassemblement olympique de la culture, chacune derrière le nom de son pays d’origine.

Part d’humanité

Chaque délégation était applaudie dans Gannat, au cœur de l’Auvergne, comme une part d’humanité à côté et à égalité avec les autres, quelle vienne de Galicie, du Panama ou des « premières nations », ces nations indiennes d’Amérique du nord, représentées lors de cette 44e édition par un seul artiste, mais bien présentes.
 
Dimanche, alors qu’au dernier jour du festival, les artistes rendaient hommage à celui qui a redonné ses lettres de noblesse au folklore, les témoignages venaient de partout, Mexique, Bolivie, Pérou, Guyane, Chili, Italie, Géorgie, Indonésie, etc.