La décolonisation française : une histoire longtemps restée tabou et qui a laissé de profondes cicatrices.
— France 2 (@France2tv) October 6, 2020
Ce soir : le documentaire #Décolonisations avec des images d'archives inédites et mises en couleur, suivi d'un débat animé par @JulianBugier. pic.twitter.com/uKAiIFOLuM
La place des Outre-mer
Pour Pascal Blanchard, spécialiste de l'histoire coloniale, il fallait impérativement raconter l'histoire des indépendances dans sa globalité. Il l'explique à Outre-mer la 1ère : "Et quand je dis dans sa globalité, c'est aussi en intégrant totalement les Outre-mer. Pour nous, cette histoire a justement été mise de côté des histoires des indépendances, de cette longue histoire qui dure près de 25 ans. Quand on plonge dans le documentaire, on découvre que la Polynésie, les Antilles ou la Guyane ont complètement vécu ces instants-là avec des tensions politiques, avec des récits, avec des combats, avec de l'engagement. Et cette histoire est tout autant la leur. Mais elle n'est jamais racontée."C'est la plus longue guerre de la France au XXe siècle, ce que tout le monde oublie, 25 ans de conflit. C'est une histoire majeure qui nous fait passer du temps d'avant au temps d'aujourd'hui.
Des archives et témoignages exceptionnels
Pour ce documentaire, Pascal Blanchard et David Korn-Brzoza ont réalisé près de 1.200 heures de visonnage. Si certaines images sont très connues, le public pourra découvrir des images inédites.Les deux hommes laissent surtout la parole à des témoins. Dans ces trois heures de documentaire en deux parties, il n'y a pas d'experts, uniquement des personnes qui ont vécu ces histoires et leurs descendants. L'universitaure Françoise Vergès revient sur le combat de son père, Paul Vergès, indépendantiste à La Réunion. La Martiniquaise Audrey Pulvar évoque le Bumidom, ce système mis en place pour faire venir de la main d'oeuvre ultramarine dans l'Hexagone.
Il y aussi l'émition palpable du Guadeloupéen Lilian Thuram lorsqu'il évoque les émeutes en mai 1967 à Pointe-à-Pitre, quand des ouvriers du bâtiment ont réclamé une augmentation de salaires. Ils ont été tués par les autorités.
#Décolonisations : un documentaire en deux parties à voir ce soir à 21h05 et disponible dès maintenant sur la plateforme https://t.co/PaFR6Ej5Lf
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La voix de Lucien Jean-Baptiste
En toile de fond de ce documentaire, il y a aussi la voix grave de l'acteur et réalisateur martiniquais Lucien Jean-Baptiste. Contacté par Outre-mer la 1ère, il explique : "J'étais hyper motivé, hyper intéressé par le sujet parce qu'effectivement ce sont des histoires qu'on ne connait pas, qu'on ne connait pas bien. Et évidemment en tant que Martiniquais, j'étais complètement impliqué, investi dans cette aventure."Et je ne vous cacherai pas qu'une fois l'enregistrement terminé, j'ai craqué parce que je me suis rendu compte de toutes ces larmes et de tout ce sang. Forcément ma mère a dû connaitre ces larmes en quittant sa Martinique avec le Bumidom, j'ai forcément des ancêtres qui ont dû connaître le sang sous le fouet des colons.