Délinquance : le poignant témoignage de Laetitia Nonone, fondatrice de l’association de prévention "Zonzon 93"

Laetitia Nonone, fondatrice et présidente de l’association de prévention à la délinquance "Zonzon 93".
Elle a vécu dans sa famille le drame de l’incarcération. Aujourd’hui, Laetitia Nonone se bat pour la prévention de la délinquance et la sensibilisation aux réalités du monde carcéral à la tête de l’association Zonzon 93. Interview.
Son père est martiniquais, sa mère marocaine et elle a grandi dans le 9-3 (département de la Seine Saint-Denis). Aujourd’hui trentenaire, Laetitia Nonone étudie pour un Master en sécurité et vie urbaine, tout en étant en recherche d’emploi. Mais le combat de sa vie, c’est celui de la prévention de la délinquance des jeunes. Un combat qu’elle mène avec passion et détermination, en dépit des difficultés d’obtenir des financements pour ses actions et de celles qu’elle peut rencontrer sur le terrain.
 
Laetitia revient elle-même de loin. Très loin. Son adolescence a été brisée par l’incarcération de son père alors qu’elle avait quatorze ans. Une épreuve que l’on oublie pas si jeune. Des années plus tard son petit frère se retrouvera également derrière les barreaux. A l’âge de 18 ans. Un double drame familial à l’origine de son engagement contre la délinquance et en faveur de meilleures conditions carcérales en France, à la tête de l’association Zonzon 93, créée en 2008, dont elle est la fondatrice et présidente.
 

"La situation des prisons aux Antilles, ce n’est juste pas possible"

« Dans le cadre de nos actions, nous faisons venir des anciens détenus qui parlent aux plus jeunes, qui leur expliquent leur parcours, qui expliquent à quel point l’incarcération était compliquée », précise Laetitia Nonone. « On fait venir aussi des familles de détenus. C’est important aussi d’entendre ces mères qui souffrent, ces sœurs qui vont au parloir, les problèmes administratifs… C’est ça qui fait notre force au sein de notre association, le rapprochement avec l’incarcération. On travaille avec des gens qui ont étudié la question, mais également avec des gens qui ont vécu le milieu carcéral ».  
 
Dans le cadre de ses activités, l’association Zonzon 93 souhaiterait monter une antenne en Martinique. « La situation des prisons aux Antilles, ce n’est juste pas possible », se désole Laetitia Nonone. « Peu importe ce que la personne a commis. Je pense que la dignité c’est très important si après on veut réinsérer. On doit préparer les personnes à retourner dans la vie ».
 

REGARDEZ l’interview intégrale de Laetitia Nonone, fondatrice et présidente de l’association Zonzon 93


>>> A LIRE EGALEMENT : l'enquête de La1ere.fr sur la situation des détenus ultramarins dans l'Hexagone