Le député de Guyane Gabriel Serville appelle Emmanuel Macron à "éradiquer le fléau" de l'orpaillage illégal

Gabriel Serville à l'Assemblée nationale
Dans une lettre au président de la République, le député de Guyane Gabriel Serville (Gauche démocrate et républicaine) invite l'Etat à prendre des "mesures idoines" pour en finir avec "le drame sanitaire, écologique, économique et social que représente l'orpaillage illégal" sur le territoire. 
Il y a « urgence absolue » et la situation a atteint son paroxysme, selon le député de Guyane Gabriel Serville. Dans sa lettre au président de la République concernant la lutte contre l’orpaillage illégal, il précise : « Le nombre de sites aurifères en activité s’est multiplié par deux en un an pour atteindre des records historiques avec plus de 600 sites dont près de 150 au sein même du Parc amazonien de Guyane, bénéficiant pourtant d’une protection accrue. »

Rappelant que l’orpaillage clandestin entraîne « déforestation massive, pollutions terrestres, déversement dans nos eaux de mercure et de cyanure qui tuent ou provoquent suicides et maladies neurodégénératives chez nos compatriotes amérindiens », le parlementaire souligne également un manque à gagner pour l’économie guyanaise estimé « à près de 400 millions d’euros chaque année pendant que des centaines d’emplois légaux sont détruits ».

Il évoque également toute la misère humaine entourant cette activité : travail forcé, prostitution juvénile, traite des migrants, culture de l’ultra-violence, qui « font que cette activité illégale s’assimile parfois à un véritable esclavage moderne ».
 
« Si de tels événements se produisaient en France hexagonale, l’émotion suscitée entraînerait une réponse immédiate des pouvoirs publics pour y mettre un terme définitif », martèle Gabriel Serville, citant en exemple « la mobilisation de près de 2.500 gendarmes pour déloger les moins de 400 pacifistes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. » « Les effectifs permanents de l’opération Harpie, dont la mission est de combattre les 10 à 15.000 garimpeiros armés et ultraviolents qui sévissent sur les huit millions d’hectares de forêt guyanaise plafonnent à quelques centaines de gendarmes et militaires. Pourtant la Guyane fait partie intégrante de la République, dont la Constitution nous rappelle qu’elle est indivisible », écrit le député en appelant à une augmentation significative des moyens humains, matériels et financiers.