Une notion "mal comprise"
Sur la suppression du mot "race", tous les groupes avaient déposé des amendements pour considérer que la persistance de ce terme, introduit dans la Constitution en 1946 pour rejeter les théories racistes après le nazisme, était aujourd'hui "mal comprise" et "infondée", alors qu'il est démontré qu'il n'existe pas de races au sein de l'espèce humaine.Lors du débat, la députée de Polynésie Maïna Sage a notamment cité Nadine Morano, pour convaincre de l'utilité de la suppression du mot "race". L'ex secrétaire d'état avait affirmé il y a quelques années que la France était "de race blanche".
"Il y a quelques années une élue française connue affirmait que la France était de race blanche", @MainaSage fait référence à @Nadine_Morano pour argumenter en faveur de la suppression du mot "race" de la Constitution. #DirectAN #PJLConstit pic.twitter.com/W6mtRQzEIX
— LCP (@LCP) 27 juin 2018
"Une grande avancée"
Dans un communiqué, le député guyanais Gabriel Serville (Gauche démocrate et républicaine) a salué une modification "qui cessera de donner une légitimité aux idéologies racistes en affirmant qu'elles ne s'appuient sur aucun fondement, qu'il soit scientifique ou juridique."Notre amendement sur la suppression du mot "#race" de la Constitution a été adopté ! L'aboutissement d'un long combat que nous portons depuis de nombreuses années avc @deputesPCF et @HuguetteBello Prochaine étape: suppression du mot "race" de l'ensemble de la législation #àsuivre
— Gabriel Serville (@GabrielServille) 27 juin 2018
La co-rapporteure du texte, Yaël Braun-Pivet (LREM), a assuré que la suppression "n'affaiblirait pas l'arsenal juridique" dans la lutte contre le racisme en réponse aux craintes de certains. Les députés communistes se sont félicités de cette "grande avancée" en rappelant qu'ils avaient porté une proposition de loi dans ce sens dès 2013.
Le mot "race" n'a plus sa place au XXIè siècle dans la Constitution d'un Etat démocratique. Supprimons-le ! Mettons fin à cette violence symbolique et continuons à lutter contre le racisme. Tous. Partout. Toujours.#DirectAN #ReformeConstitutionnelle @AN_ComLois pic.twitter.com/y5qNlL4Y2C
— Yaël BRAUN-PIVET (@YaelBRAUNPIVET) 27 juin 2018
La féminisation des titres rejetée
Même consensus sur l'interdiction "de distinction de sexe". "Pour parvenir à une société égalitaire, ce principe d'égalité des femmes et des hommes devant la loi doit irriguer l'ensemble de notre droit. Il semble aujourd'hui impératif d'en faire un principe fondamental en l'inscrivant plus clairement dans notre Constitution", avait plaidé la Délégation aux droits des femmes dans son amendement adopté.Les députés ont en revanche rejeté tous les amendements pour féminiser les titres de fonctions (président ou présidente, Premier ministre ou Première ministre, ambassadeur ou ambassadrice, etc.) dans la loi fondamentale.