“Des vies de combat” : biographie de 60 femmes noires et inspirantes

Le livre Des vies de combat : femmes noires et libres de la Martiniquaise Audrey Célestine, publié le 14 octobre dernier, dresse la biographie d’une soixantaine de femmes noires, célèbres ou moins célèbres, de la fin du 19ème siècle à nos jours.
De l’Afro-Américaine Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale, à l’avocate et femme politique guadeloupéenne Gerty Archimède, en passant par la joueuse de tennis Serena Williams et la chanteuse américaine Beyoncé, Audrey Célestine brosse le portrait d’une soixantaine de femmes “noires et libres” dans son nouveau livre Des vies de combat (éditions l’Iconoclaste).
 

“D’abord vu comme des femmes noires”

Sous la plume de l’écrivaine martiniquaise, des figures connues comme moins connues, voir oubliées, reprennent vie le temps de courtes biographies. 
 

C’était important de mettre les deux, des femmes connues et d’autres moins, car elles rencontrent souvent le même type d'enjeux, d’assignation raciale. J’ai découvert en écrivant le livre que beaucoup d’histoires se répondaient.


Elles sont de toutes les époques (de la fin du 19ème siècle à nos jours), de tous les métiers, des Antilles, de l’Afrique ou des Etats-Unis mais un point commun les rassemble toutes : “Elles ont toutes eu à subir à un moment ou à un autre, et de manière très différente, le fait d’être d’abord vu comme des femmes noires, dans des contextes où être vu ainsi était plutôt considéré comme un problème”, détaille Audrey Célestine.

Dans son livre, elle raconte ainsi le combat de ces femmes contre le racisme et la ségrégation. Des vies inspirantes qu’elle dédie à sa famille. “Ce livre je l’ai d’abord écrit pour mes filles et pour ma nièce”, confie l’autrice.
 

J’ai eu la chance de grandir en Martinique (...) ces modèles-là ne m’ont pas manqué. J’ai grandi dans un endroit dans lequel je n’ai pas fait l’objet d’une assignation raciale. Je n’ai pas fait une découverte brutale du fait que j’étais noire parce qu’un gamin m’avait insulté dans la cour d’école. Ce n’est pas l’histoire de ma mère qui, elle, a grandi dans le nord de la France dans les années 50. J’ai beaucoup pensé à elle en écrivant, en me disant que si elle avait pu avoir ce livre à 15 ans, ça aurait pu beaucoup l’aider.


Des femmes mal connues

L’écriture de ce livre est partie d’un constat : celui d’un manque de visibilité de ces “héroïnes”. “Ce type de récit est très peu présent”, constate Audrey Célestine.

Pour la jeune femme, il était important de mettre à l’honneur ces femmes célèbres mais “pas si connues que ça” et peu présentes dans l’espace public. "J’ai un collègue qui m’a dit qu’il n’avait jamais lu de livre de femmes noires. Si on fait le test autour de nous, il y a beaucoup de gens qui vont être dans cette situation : n’avoir jamais lu et peut-être ne pas être en mesure de citer des autrices noires.

Regardez l'interview d'Audrey Célestine :