Le dessinateur François Gabourg fait appel au financement participatif pour son nouvel ouvrage

Le dessinateur satirique François Gabourg.
Un an après son album "Georges", le dessinateur martiniquais François Gabourg fait encore appel au financement participatif pour éditer son nouvel ouvrage "Paradis dans fers. De la cale au 4x4", présenté comme "un livre satirique sur l’esclavage".
Ce lundi, François Gabourg a déjà obtenu un peu plus de 60% des 6500 euros nécessaires pour mener à bien son projet. Il reste vingt jours pour collecter le reste de l’argent nécessaire à l’édition (frais techniques, transport, etc.) de son nouveau livre intitulé « Paradis dans fers. De la cale au 4x4 ». Selon le montant versé, les contributeurs pourront obtenir des « packs » cadeaux comprenant notamment l’ouvrage en PDF plus une version papier dédicacée par l’auteur, etc. La rémunération du dessinateur ne sera possible que si l’objectif du montant est dépassé.
 
En ce mois de commémoration de l’abolition de l’esclavage, dans l’Hexagone et dans les Outre-mer, le sujet de l'ouvrage est pour le moins délicat. Pourtant François Gabourg a décidé de l’aborder « pour nous interroger avec humour sur nos comportements et contradictions d'aujourd'hui », explique-t-il sur la plateforme de financement participatif Ulule. « L'humour permet de prendre le recul nécessaire sur un sujet aussi sensible. Je m'imagine, dessinateur de presse d'aujourd'hui, débarquant en pleine période esclavagiste. Un truc de dingue ! Ça donne au final quelque chose de très décalé et je pense d'assez original. »
 

« "Paradis dans fers. De la cale au 4x4" ne s’arrête pas à la question de l’esclavage » ajoute l’auteur. « C'est un livre qui tire les oreilles de l’ignorance, car l'ignorance pousse au repli sur soi. L'humour trouve toute sa place pour m'aider dans cet essai dessiné. L'esclavage est un sujet grave, mais je prends le pari de pouvoir en rire avec le plus grand nombre. Les Antillais et les Guyanais sont matures et sont capables de rire d'eux-mêmes. Il n'est absolument pas question de manquer de respect à la mémoire des esclaves, ni même à leurs descendants, dont je fais partie. »
 
Se défendant de toute autocensure, François Gabourg affirme s’être abondamment documenté sur la période de l’esclavage et s’être rendu dans les anciennes habitations. « J'ai aussi eu des échanges très enrichissants avec des historiens. Cependant, "Paradis dans fers" n'est pas un livre d'histoire mais un livre satirique qui pose les questions identitaires, de race... Il nous interpelle sur nous-même », conclut-il.