A partir de mardi 20 octobre et jusqu'au vendredi 23, deux Mahorais de 21 ans comparaissent en appel devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme. Ils sont jugés en appel pour les meurtres de trois personnes âgées à Montluçon, en 2017. Ils avaient été condamné aux peines maximales en première instance.
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Rappel des faits
En mars 2017, la ville de Montluçon avait été plongée dans l'horreur et la peur. trois retraités étaient retrouvés morts en l'espace de quelques jours. Le couple Ginette et Massimo Degl'Innocenti, 85 et 71 ans, avait été assassiné dans d'atroces circonstances à leur domicile. Neuf jours plus tard, Jeannine Ponce, 74 ans, avait elle aussi été suppliciée jusqu'à la mort. Quelques heures avant le meurtre de Jeannine Ponce, une jeune femme avait été violée à de multiples reprises dans son appartement, devant son compagnon, ligoté et battu.Très rapidement, deux hommes de 17 et 18 ans sont interpellés. Ils sont tous deux originaires de Mayotte. Zaki Ali Toumbou avait 18 ans au moment des faits. Son comparse, D.A., était encore mineur.
Mis en examen pour "meurtres accompagnés ou suivis d'actes de torture ou de barbarie" et "viol en réunion", ils sont renvoyés une première fois devant la cour d'assises de l'Allier.
Le premier procès
Lors de ce premier procès, en novembre 2019, les deux accusés sont condamnés à la peine maximale. La réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour Zaki Ali Toumbou et le second accusé, mineur au moment des faits, à 30 ans de réclusion. Comme le rapporte France 3 Auvergne Rhône-Alpes, un expert psychiatre qui a rencontré les deux accusés en détention avait expliqué : "Dans ma carrière, j’ai déjà été confronté à des actes de torture et de barbarie. Mais jusqu’à présent, ça a toujours été avec des sujets adultes, dans des circonstances qui n’étaient pas du tout celles de cette affaire. C’est la première fois que je me suis retrouvé face à la mise en cause d’adolescents, c’est-à-dire de jeunes qui sont encore en formation de personnalité et qui ont commis de tels actes. C’est une affaire grave pour les victimes et pour leurs familles bien évidemment, mais c’est aussi une affaire hors du commun du point de vue médico-légal".Les deux hommes âgés de 20 et 21 ans, tête baissée, n'ont eu aucune réaction à l'énoncé du verdict. Si les agresseurs ont affirmé que leur but était de voler, ils n'ont au final dérobé que quelques euros à leurs victimes, qui vivaient toutes dans des conditions modestes.
Les deux condamnés ont fait appel. le procès en appel se déroulera à partir de mardi 20 octobre 2020 et jusqu'au vendredi 23 octobre, devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme, à Riom.
Qui sont les deux accusés ?
Lors du premier procès, les deux accusés ont raconté leur parcours. D.A. a expliqué son enfance à Mayotte, au milieu des bandes violentes. Le désespoir et l'impuissance de ses parents qui finissent par l'envoyer dans la famille dans l'Hexagone, en espérant l'éloigner de la violence. Au contraire, il se lance dans le trafic de stupéfiants, se drogue et boit énormément. Il vit dans un squat à Montluçon et finit par commettre ces faits abominables. Les parties civiles n'attendent rien
Avant l'ouverture de ce procès en appel, Renaud Portejoie, avocat de la défense espère à France 3 Auvergne Rhône-Alpes, que les deux jeunes accusés seront cette fois capables de s’expliquer sur les faits. " Les juges ont considéré qu’il n’y avait aucun espoir. Aucun espoir de réhabilitation à moyen ou à long terme. C’est une peine qui est triste. Pour bien condamner, il faut qu’on puisse comprendre le cheminement de ces deux jeunes dont le parcours est fracassé à Mayotte.De son côté, les parties civiles (qui représentent les familles des victimes) explique ne rien attendre de ce deuxième procès. L'avocate de la fille du couple assassiné explique : "J’espère qu’ils ont pu mûrir, j’espère qu’ils pourront expliquer certaines choses, leurs actes, leurs faits, leur expédition dans l’horreur. Mais sinon, honnêtement, personnellement, je n’attends pas grand-chose de ces deux individus".