Les dix recommandations de la mission flash sur la situation du CHU de Pointe-à-Pitre

Les députés David Lorion et Olivier Serva, rapporteurs de la mission flash sur la situation du CHU de Guadeloupe, ont présenté ce mercredi 18 mai à l'Assemblée nationale, dix propositions pour permettre une meilleure prise en charge des patients après la grève qui a duré deux mois.  
Au lendemain de l'accord entre l'intersyndicale et la direction du CHU de Guadeloupe, paralysé depuis deux mois et demi par un mouvement de grève générale pour protester contre les conditions de travail du personnel, la délégation aux Outre-mer, réunie ce mercredi 18 mai à l'Assemblée nationale, a dressé dix priorités pour permettre à l'hôpital de remplir correctement sa mission

Les dix propositions de la mission flash sur la situation du CHU de Guadeloupe:  

Investissement de matériels et équipements neufs 

Parmi ces préconisations d'urgence, la mission flash souhaite l'Acquisition immédiate de matériels et équipement neufs. 
 

On ne peut pas attendre l'ouverture d'un nouveau CHU dans quatre ans pour soigner correctement nos ressortissants"
Olivier Serva, co-rapporteur de la mission flash à l'Assemblée nationale.


La ministre de la Santé, l'ARS et la direction du CHU, précise Olivier Serva, ont donné leur accord de principe pour faire l'acquisition d'urgence de matériels neufs avant la fin de l'année.
 

Épurer les dettes fournisseurs

La mission demande également que les indemnités des assurances liées à l'incendie du CHU permettre d'épurer les dettes fournisseurs qui se montent à 50 millions d'euros. Ces indemnités sont estimées entre 30 et 40 millions d'euros. Au moment de la grève, l'Etat avait accordé une enveloppe de 20 millions d'euros pour éviter la paralysie totale du CHU.

Les députés, membre de la mission flash, exigent aussi le respect des délais liés à la mise en place du nouveau Pôle parents-enfants au sein du Centre hospitalier gérontologie de Palais-Royal aux Abymes. Sur le plan des soins, la mission demande "une tarification non plus liée à l'activité, mais à la qualité des soins prodiguée aux patients". 
 

Renforcer les missions d'intérêt général 

Parmi les autres mesures préconisées, la mission flash demande que soit "réévaluer le coefficient géographique".  A chaque fois qu'un acte est facturé, il est sur-rémunéré Outre-mer pour tenir compte du surcoût du personnel: l'éloignement, l'immobilier, l'insularité,... "Ces surcoûts n'ont plus été réévalués depuis trois ans", regrette le député Serva.

La mission souhaite  aussi le renforcement des missions d'intérêt général qui prendrait en compte toutes les spécificités ultramarines comme le diabète, l'hypertension... "C'est le cas aujourd'hui, mais il faut aller plus loin", affirme Olivier Serva. Enfin, la mise en place d'"un vaste plan de formation des personnels administratifs et techniques". Le CHU compte en effet "un sur-effectif", mais, regrette la direction, ce personnel n'est pas, selon l'expression, "au pied du lit du malade". Il manque en effet du personnel soignant. 
 

Deux mois de grève 

La mise en place de la commission flash répond au mouvement de grève générale, à l'appel d'une dizaine de syndicats guadeloupéens, qui avait débuté au CHU le 23 juillet, après un premier mouvement de grève aux urgences et à la maternité, pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels, ainsi que la vétusté et l'exiguïté des locaux.
    
Depuis, la majorité des services fonctionnait en service minimum. Et les discussions s'étaient enlisées dans une guerre de communication. Début août, plusieurs milliers de personnes avaient également défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre pour soutenir le personnel en grève. Une seconde mobilisation, également très suivie, avait reçu le soutien de nombreux artistes locaux, qui ont appelé la population à descendre dans la rue.

La reprise du travail est prévue dès ce mercredi.