DOCU. "Martinique, à jamais dans nos cœurs", comment la Martinique est devenue la marraine d'Etain, petite commune de la Meuse

Comment le besoin de reconstruction d'Étain, une commune française de la Meuse détruite lors de la Première Guerre mondiale, devient une priorité pour les Martiniquais dans les années d'après-guerre ? Est-ce la participation d'Antillais à la bataille de Verdun qui est le point de départ de cette relation ? Cent ans après, que reste-t-il en Martinique et à Étain de ce parrainage ?

Les relations entre la ville d'Étain, située dans le département de la Meuse, en région Grand Est, et la Martinique sont anciennes. 

Une tombe de soldat martiniquais dans le cimetière militaire de Drummond

Une amitié de longue date

En 1902, au lendemain de l'éruption de la montagne Pelée, qui anéantit Saint-Pierre en Martinique et ses 28 000 habitants, la municipalité stainoise se mobilise et contribue financièrement à la reconstruction de la ville. C'est le début d'une longue amitié entre la ville de la Meuse et la colonie française. À l'issue de la Première Guerre mondiale, Étain est en grande partie détruite. La Martinique lance alors des souscriptions qui permettent de recueillir des sommes importantes nécessaires à sa reconstruction, en particulier l'aménagement de la place devant l'église où s'élève le monument aux morts. En envoyant sur place une somme correspondant aujourd’hui à 500 000 euros, l’île située à plus de 7 000 kilomètres, qui a détaché plus de 9 000 soldats sur tous les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, est devenue la marraine d’une commune envahie dès 1914 par les Allemands et bombardée par les Français jusqu’en 1918.

En 1963, Étain soutient à nouveau la Martinique après le cyclone Édith, en facilitant la réparation du collège du Vauclin, au sud de l’île. Les Martiniquais ne l'oublieront pas.

Un lien renforcé 

Voyage d'une délégation martiniquaise à Étain

Le centenaire de la bataille de Verdun en février 2016 a permis à de nombreux Martiniquais de revenir à Étain et de raviver une relation particulière qui n’avait pas tout à fait disparu.

Une association, l’APEM (Association Pays d’Étain Martinique), est créée suite aux retrouvailles de 2016. Présidée par deux femmes, Sabine Andrivon-Milton, historienne martiniquaise, et Carla Davanne, originaire d’Étain, elle permet de rapprocher des communautés qui jusqu’ici avaient du mal à se rejoindre : désormais, les anciens combattants martiniquais et le souvenir de leurs actions ne sont plus voués à disparaître.

Réalisation : Jil Servant
Une coproduction : Dynamo Production et France Télévisions
Avec la participation de CNC et du Ministère des Armées
Durée : 52 minutes - 2021