La dollarisation de l'économie cubaine

La Havane, décembre 2019
Les Cubains font face à des pénuries de pétrole, de sucre, de dollars et surtout de touristes étrangers. Parmi les causes de la crise, le durcissement des sanctions américaines par l'administration Trump. La Havane cherche à obtenir des devises, notamment des dollars, à tout prix.
 
L'économie cubaine va mal. Les nouvelles sanctions américaines pèsent lourd.  Elles ralentissent l'arrivée du pétrole vénézuélien, ce qui entraine des pénuries. Les transferts d'argent USA-Cuba ont été sévèrement limités, les bateaux de croisière américains ne peuvent plus faire escale dans l'île et les vols des Etats-Unis ne peuvent atterrir qu'à la Havane.
  

Baisse des revenus, notamment touristiques

À Cienfuegos, à Cuba Liliana Guerra déplore la baisse de fréquentation de son hôtel, le Melia:

Après la fin des vols commerciaux, nous voyons une baisse dans le nombre de Cubains qui arrivent de l'étranger.


Les artisans aussi paient le prix fort. "Il y a très peu de touristes qui viennent, mais il y a beaucoup de marchandise artisanale", explique Lourdes Milan, artisane à Trinidad, une ville connue pour cette activité. 
  

Dollarisation progressive

L'État cubain a donc fortement besoin de devises, surtout de dollars. Il a donc ouvert près de 80 magasins où se vendent  automobiles, pièces détachées ou encore produits électroménager,  uniquement en devises convertibles. Une dollarisation de l'économie qui ne plait pas forcément aux membres des classes modestes, comme Alexis Dechapel, ouvrier maçon à La Havane :

Toutes sortes de magasins peuvent s'ouvrir. Les personnes qui ont toujours eu de l'argent vont continuer d'en avoir, et vont pouvoir acheter dans ces magasins. Nous autres ? Non. Pour cela, cette mesure ne m'excite pas. 

                          
Cuba attend-il un miracle économique de cette dollarisation ? Ca dépend peut-être aussi d'un changement de locataire à la Maison Blanche pour desserrer l'étau, apporter des devises, et faire revenir des touristes.
 
©Brett Kline, Louisa Lahcen, Sylvie Lemairela1ere