En tant que vice-capitaine de l'équipe de France de football, le Martiniquais Raphaël Varane a répondu aux critiques qui reprochent aux Bleus de ne pas en faire assez pour la défense des droits de l'Homme. "Pour le côté extra-sportif, on a décidé de s'exprimer à travers une lettre et de passer à l'action avec le fonds de dotation (de l'équipe de France, ndlr). C'est une décision commune des joueurs, on reste dans notre cadre et on est actifs", a dit le défenseur central de Manchester United en conférence de presse, dimanche 27 novembre.
À défaut de brassard inclusif porté par leur capitaine, les Français ont publié mi-novembre une "lettre collective" sur les réseaux sociaux où ils reconnaissent "un contexte troublé" autour de la Coupe du monde au Qatar. Ils ont promis de soutenir financièrement des ONG œuvrant "pour la protection des droits humains".
"Une action concrète et concrétisée" l'année prochaine
Concernant cette aide, dont le montant et le fléchage sont inconnus, il faut "le temps que ça se mette en place", mais il y aura "en début d'année prochaine une action concrète et concrétisée", a promis Varane.
On est dans l'action, dans l'échange avec des ONG, ça avance, vous serez les premiers au courant quand on en saura plus.
Raphaël Varane, vice-capitaine de l'équipe de France de football
Le soutien financier promis par les joueurs de l'équipe de France passera à travers un fonds de dotation baptisé Génération 2018, créé ces derniers mois par les champions du monde 2018 et "destiné à financer des actions à impact social" qui leur tiennent à cœur.
Initialement, il avait été envisagé que le capitaine Hugo Lloris porte un brassard inclusif à bandes colorées, aux côtés de plusieurs capitaines de nations européennes, dans l'émirat où l'homosexualité est criminalisée.
Les Bleus ont été incités par plusieurs figures politiques et des ONG à se manifester concernant les droits humains au Qatar, notamment sur les conditions de vie des travailleurs sur les chantiers de la compétition. "Ce qui est extrêmement important, c'est que nos Bleus soient engagés", a par exemple exhorté la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
"C'est une femme politique, elle dit ce qu'elle a envie de dire", lui a répondu Mattéo Guendouzi, un coéquipier de Varane, jeudi en conférence de presse. "Avec les joueurs, on a fait un communiqué pour bien exprimer notre ressenti. On est là pour jouer au foot, on n'est pas insensibles à cette situation, mais maintenant, on est là pour jouer au football, prendre du plaisir sur le terrain et jusqu'à la fin", a insisté le milieu marseillais.