Du jet privé à la cour d'assises : le procès fleuve d' "Air Cocaïne" s'ouvre à Aix-en-Provence

Pascal Fauret (à droite) et Bruno Odos arrivent lundi 18 février à la cour d'Assises d'Aix-En-Provence à l'ouverture du procès de l'affaire 'Air Cocaïne'
Pilotes de jet privé, douanier indélicat, commanditaire... Neuf accusés ont commencé à comparaître lundi devant la cour d'assises spéciale des Bouches-du-Rhône dans le procès "Air Cocaïne", un dossier à rebondissements de Saint-Tropez à la République Dominicaine.
Ce lundi s'est ouvert à Aix-en-Provence le procès "Air Cocaïne", nom donné à un dossier à rebondissements de Saint-Tropez à la République Dominicaine, en passant par les Antilles françaises. 
   

Neuf accusés pour un procès fleuve

Six ans après les premiers signalements de vols transatlantiques suspects, puis une saisie spectaculaire de 680 kg de cocaïne dans un Falcon 50 à Punta Cana, un seul accusé soupçonné d'être le commanditaire Ali Bouchareb, 47 ans, comparaît détenu.

Les huit autres accusés sont arrivés libres lundi matin devant une cour d'assises sans jurés, composée de cinq magistrats professionnels qui doivent juger cette affaire de trafic de drogue international "en bande organisée".
 

L'affaire "Air Cocaïne"

Parmi eux, les deux anciens pilotes de chasse Pascal Fauret, aujourd'hui âgé de 58 ans, et Bruno Odos, 59 ans, aux commandes de l'avion intercepté en République Dominicaine dans la nuit du 19 au 20 mars 2013. La police avait alors découvert 26 valises de drogue, calées dans les soutes et jusque dans le "coin salon" d'un Falcon 50. Le jet privé s'apprêtait à décoller pour la France, via les Açores.
Ces deux Français avaient été immédiatement arrêtés tout comme les passagers Nicolas Pisapia et Alain Castany. Malgré leurs dénégations, ils seront condamnés par la justice dominicaine en 2015 à vingt ans de prison.
    
Depuis, leurs destins se sont séparés. Les pilotes sont parvenus à s'enfuir clandestinement vers la France. Ils seraient passés par Saint-Martin puis la Martinique dans des circonstances qui restent floues. Les interrogatoires de ces deux anciens de l'aéronavale et de l'Armée de l'air aux casiers judiciaires vierges sont parmi les plus attendus dans la centaine de témoignages et d'auditions d'experts programmés au long des sept semaines de procès.
   
Nicolas Pisapia, le dernier à se trouver en République Dominicaine, sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l'île, et Alain Castany, un septuagénaire qui a pu être rapatrié par la voie légale en France mais trop souffrant pour comparaître, ont obtenu la disjonction de leur cas, et devraient être jugés ultérieurement. M. Castany a été définitivement condamné en République Dominicaine et ne doit plus être jugé que pour association de malfaiteurs.
    
Des peines allant jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle sont encourues au terme de ce procès, le plus important de l'année devant la cour d'assises à Aix-en-Provence. Il doit durer jusqu'au 5 avril.