Du Maloya, l’histoire dramatique des Chagos et l’Afrique fait son cinéma

sorties de la semaine
Dalonaz, le dernier opus du saxophoniste Gael Horellou qui mêle jazz et maloya ; l’histoire dramatique des Chagossiens en BD ; et le festival l’Afrique fait son festival : voici l’actualité de la semaine (30/09/22)

Musique

Gaël Horellou présente Dalonaz (sortie le 30 septembre), fusion jazz/ Maloya. Voici un album coup de cœur. Coup de cœur parce que l’énergie et la joie de vivre qui s’en dégagent nous a enthousiasmé. Coup de cœur aussi car, en posant le pied à la Réunion il y a une dizaine d’années, le saxophoniste de jazz Gaël Horellou s’est pris de passion pour cette île et surtout le maloya.  "D’emblée, j’ai adoré cette musique. Et découvrir que je n’en avais jamais entendu parler m’a étonné." Musicien curieux, Gaël Horellou a joué avec des jazzmen afro-américains de renom. Il a monté une formation de jazz-rock progressif, a été pris par la vogue de l’électronique à Paris. Il est allé à Cuba. Mais c’est le Maloya qui l’a tout de suite happé. "C’est une tradition vivante intergénérationnelle. Ce qu’elle représente dans la vie des gens m’a surpris." Et puis, le maloya repose sur un rythme ternaire comme le jazz ancien. "Ce rebond ternaire m’a intéressé d’un point de vue de la pulsation, même si l’accentuation n’intervient pas au même endroit. Mais pour moi, la musique réunionnaise respire." Autrement dit, la place laissée pour les instruments et la voix ont fini de séduire notre musicien.

Gaêl Horellou et son groupe présentent Dalonaz, leur dernier opus sur la fusion jazz/maloya

Dalonaz comporte moins de dix morceaux (sept minutes en moyenne !). Mais il recèle tous ces aspects que le musicien apprécie. L’album qui conclut un triptyque est celui de l’amitié (Dalonaz signifie camaraderie en créole réunionnais). "Après toutes ces années, aujourd’hui, nous avons trouvé une alchimie qui fonctionne à plein."

À La Réunion, lors de son premier voyage en 2011, le guitariste Nicolas Beaulieu lui ouvre son carnet d’adresses. C’est ainsi que la rythmique de percussions traditionnelles est assurée par Emmanuel Félicité, Vincent Philéas et Jérôme Calciné. Leur première collaboration avait débouché sur l’album Identité. Car Gaël Horellou s’était à nouveau interrogé sur la sienne, en découvrant cette tradition vivante qu’est le maloya. Le deuxième  Tous les peuples permettait de rappeler l’apport de chacun à la culture de l'humanité, avec comme maitres mots : empathie et humilité. Enfin, Dalonaz parachève ce travail collaboratif au long cours en célébrant l’amitié au sein du groupe. Mais attention prévient Gaël : "Nous sommes allés plus loin dans les compositions en M.A.O (musique assistée par ordinateur), il y a plus d’espace pour les impros et le chant. Et surtout, on a continué de creuser l’idée que tout le monde s’éclate."

Ils seront en concert à Paris le 13 octobre. Et ça devrait pulser. En régions : 14 oct. Caen, Le Tympan ; 15 oct. Rennes, La Ferme de la harpe ; 16 oct. Craon, Les copains d’abord ; 18 oct. La Baie des singes – Cournon ; 21 oct. Le Monastier sur Gazeille ; 22 oct. La Comédie Ferney Voltaire (festival jazz contreband) ; 28 oct. Le Taquin – Toulouse

BD 

Rivages de la colère, bande dessinée de Laurent Galandon, Rachid N’Haoua, Degreff (éditions Philéas) d’après Rivage de la colère de Caroline Laurent (Les Escales). L’histoire des Chagossiens est un drame méconnu qui concerne les habitants de cet archipel du nord de l’océan Indien, rattaché à l’île Maurice. Après l’indépendance de cette dernière en 1968, les Anglais chassent les Chagossiens de leur atoll afin d’établir une base navale qui sert surtout aux Américains. En s’inspirant du livre de Caroline Laurent, primé en 2020, les auteurs de ce roman graphique remettent en lumière ce drame qui n’a toujours pas trouvé de solution. Ils passent par une histoire d’amour pour nous relater cette histoire dramatique. Et ça fonctionne.

Rivage de la colère le drame méconnu des Chagossiens

 Cinéma

 Festival l’Afrique fait son cinéma (du 30 septembre au 8 octobre) au cinéma Le Lincoln sur les Champs-Élysées. 135 longs et courts métrages, séries TV seront visibles à cette occasion. Cette année, le parrain de cette quatrième édition est l’acteur Jimmy Jean-Louis. Street Sad, d’Astrid Siwsanker sera en sélection.

La quatrième édition du festival l'Afrique fait son cinéma
La quatrième édition du festival l'Afrique fait son cinéma