"C’est un match entre un amateur de foot qu’est Nicolas Metzdorf et un amateur de rugby que je suis", sourit Moetai Brotherson. Bien qu’ils soient trois à se présenter, le "match" semble déjà plié d’avance. En effet, avec 25 députés Nupes dans la délégation, le député indépendantiste de Polynésie est en position de force pour emporter la présidence.
Un constat partagé par son opposant Calédonien. Le député Nicolas Metzdorf l’affirme très clairement, lucide : "J’allais défendre les couleurs de la majorité présidentielle à cette élection mais il est vraisemblable que je ne sois pas élu parce qu’aujourd’hui, la majorité des Outre-mer est dans l’opposition et notamment à la Nupes".
Je fais mon taff, je présente et j’essaye de convaincre un maximum de personnes.
N. Metzdorf
Olivier Serva, président sortant de la délégation aux Outre-mer, bien que se représentant, ne devrait pas être réélu. Son groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires ne comportant que six membres. Après Jean-Claude Fruteau, décédé en avril dernier, originaire de La Réunion, et la Guadeloupe représentée par O. Serva, l’élection d’un député du Pacifique marquerait un signe en changeant de bassin.
Faire consensus
Le député polynésien, favori, joue la carte du consensus et de l’écoute pour assurer sa victoire: "J’ai une approche participative, je ne pense pas que le président de la délégation soit omniscient, qu’il connaisse l’ensemble des Outre-mer, non. Chaque membre doit apporter sa connaissance de son territoire et c’est ensemble qu’on doit lister les thématiques sur lesquelles on veut travailler, certaines sont transversales à l’ensemble des Outre-mer, d’autres peuvent être spécifiques à un ou deux bassins".
C’est un outil (la délégation) au service de l’ensemble des Outre-mer.
M. Brotherson
Moetai Brotherson se présente donc avec « honneur (…) et détermination » à la présidence de la délégation aux Outre-mer qui se tiendra le lundi 25 juillet à 15h. Mais en politique, surtout dans un match à trois, tout est possible.