La gauche contre la droite, la droite contre la gauche, comme une tradition qui ne trouve plus grâce aux yeux des Guadloupéens. Il y a encore quelques années les partis dits traditionnels, n'hésitaient pas à se montrer pour affirmer leurs idées. Des prises de position devenues de plus en plus rares.
"On a connu des partis militants comme le PC, le parti communiste. On a connu des partis de droite aussi qui étaient très militants. Et on a vu que soudainement le mouvement a disparu parce qu'ils sont devenus électoralistes. Ils ont arrêté de former les militants. Les membres ne sont plus autant motivés qu'avant. On ne voit pas d'activités de partis. On les voit apparaître essentiellement lorsqu'il y a des élections. Je pense que cette vie politique là a une résonance forcément auprès de l'électorat." analyse Jacques Dancale, Rédacteur en chef du magazine "Nouvelles semaine".
Ligne politique souvent pointée du doigt, disparition des militants, le fossé entre électeurs et partis politiques ne cesse de se creuser, tout comme la défiance des Guadeloupéens envers leurs élus.
"La masse guadeloupéenne, je dis bien la masse, a un ras-le-bol de tout ce qui se passe depuis plus de 50 ans."
"Parle beaucoup mais n'agit pas. On aimerait qu'ils agissent et parlent peu."
Invite politique propice à l'émergence d'autres partis et d'autres personnalités, souvent teintées de populisme, à l'instar du Rassemblement national.
"La critique qu'on pourrait faire aux partis politiques, c'est de n'être aujourd'hui que des machines électorales et de ne pas suffisamment être des machines à penser ; des machines précisément à préparer l'alternance et des machines surtout à élever le niveau d'éducation civique de la population. Après, cela devient très compliqué d'expliquer aux gens, dans des situations comme aujourd'hui, qu'il faut faire barrage et, que par conséquent, frustrer les gens et les empêcher de voter comme ils le voudraient." précise Pierre-Yves Chico, professeur des universités en droit public - avocat.
Des partis traditionnels qui seraient trop éloignés de la réalité, à bout de souffle et qui gagneraient selon ses observateurs à renouer avec le terrain.
Un reportage de Ludivine Guiolet et Christian Danquin de Guadeloupe la 1ère.
Retrouvez ici notre journal outremer.l'info du mardi 2 juillet 2024 présenté par Antoine Defives, également diffusé sur France 3 à 11h50.
♦ Pour aller plus loin, lisez les réactions de jeunes Guadeloupéens après le 1er tour :