Cinq collectivités d'outre-mer - Mayotte, la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique - sont appelées aux urnes les 20 et 27 juin pour renouveler les élus de leur département, régions ou collectivité territoriale.
Les 20 et 27 juin prochains, les élections départementales et régionales vont se tenir partout en France dans un contexte de crise sanitaire. La Martinique, à l’instar de la Guyane dispose d'une collectivité territoriale unique, exerçant à la fois les compétences départementales et régionales. Les deux collectivités sont entrées en vigueur en janvier 2016 et vont connaître leur premier renouvellement.
🗳️ #Elections2021 | Un de vos proche ou vous êtes en situation de #handicap ?
— Ministère de l'Intérieur (@Interieur_Gouv) June 11, 2021
📕 Votre droit de vote est garanti par le code électoral.
🏛️ Retrouvez toutes les infos en mairie ou en maison départementale des personnes handicapées 👇 pic.twitter.com/TDPsavG0ev
Quatorze listes en Martinique
Quatorze listes s'opposent dont celle du président sortant de droite, Alfred Marie Jeanne, 85 ans, leader du MIM (le mouvement indépendantiste Martiniquais) parti qui s'est fissuré à l'occasion de cette mandature. En 2015, c'est son ralliement à la droite locale qui lui avait assuré un retour au pouvoir.
Jean-Philippe Nilor (ex-MIM) député de la circonscription sud et élu de l'ancienne majorité de gauche fait partie des candidats qui dénoncent la politique menée par le président sortant, accusé d'avoir confisqué tous les pouvoirs de la collectivité.
Le député Serge Letchimy (PPM, Parti d'Aimé Césaire), battu en 2015, se représente avec le soutien de nombreux maires de l'île. La sénatrice Catherine Conconne, élue de l'opposition de l'assemblée de Martinique, qui a quitté le PPM, est également en lice.
Aucune des listes n'a les moyens de gagner le scrutin dès le premier tour, surtout que le taux de participation a considérablement chuté: 15 points de moins sur les 10 dernières années.
55 conseillers territoriaux à élir en Guyane
Quatre listes sont en compétition pour le renouvellement des 55 conseillers territoriaux en Guyane.
Le président sortant, Rodolphe Alexandre, ancien soutien de Nicolas Sarkozy, aujourd'hui proche d'Emmanuel Macron, est candidat.
Associé à des figures du syndicat indépendantiste, l'Union des travailleurs guyanais (UTG), le député (GDR), Gabriel Serville, ancien conseiller régional, conduit une liste soutenue par LFI.
Jean-Paul Fereira, maire d'Awala-Yalimapo, la première commune amérindienne de Guyane, mène une liste "d'union" d'autonomistes, anticolonialistes, écologistes et apparentés socialistes.
Les enjeux portent sur l'autonomie alimentaire, énergétique et institutionnelle, l'amélioration des voies de communication dans le grand ouest (30.000 habitants), et une meilleure équité dans l'accès au soins, aux services publics et à l'emploi.
Un candidat soupçonné de détournement de fonds publics en Guadeloupe
Douze listes sont en lice pour élire les 41 conseillers régionaux. Ces élections se jouent sur fond d'enquêtes politico-financières avec plusieurs candidats placés en garde-à-vue ces dernières semaines.
Parmi eux, Ary Chalus (LREM depuis 2017), président de Région sortant, soupçonné de détournement de fonds publics, se représente ainsi que la présidente sortante du département, Josette Borel-Lincertin, soupçonnée de prise illégale d'intérêt, qui conduira la Fédération guadeloupéenne du Parti socialiste (FGPS), et le député Max Mathiasin, soupçonné de détournement de biens publics, qui a validé sa candidature avec le soutien du Parti socialiste Guadeloupéen (PSG).
Pour les élections départementales, 73 binômes ont été validés par la préfecture, dans un archipel qui compte 21 cantons, ce qui permettra de renouveler cette assemblée qui compte 42 conseillers.
Ce scrutin est largement convoité par les maires puisqu'ils sont 15, sur les 32 communes que compte l'archipel, à se présenter en tant que titulaire.
Des compétences élargies à Mayotte
Les électeurs éliront 26 conseillers départementaux dans ce département de 374 km2 dans l'océan Indien. Malgré son nom, le Conseil départemental est une collectivité unique qui a également des compétences régionales. Des compétences qui n'ont pas fait l'objet de transfert financier de la part de l'État réclamé par la majorité des candidats.
Soixante-quatorze binômes sont en course pour succéder au LR et ancien sénateur Soibahadine Ibrahim Ramadani. L'un des prétendants est le député LR Mansour Kamardine, ainsi que Issa Issa Abdou (actuellement 4e vice-président chargé des affaires sociales, de la santé et de la solidarité) et Daniel Zaïdani (ancien président du conseil général de 2011 à 2015), tous deux du MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte).
À La Réunion, Didier Robert reste candidat malgré une peine d’inéligibilité
Onze listes sont en compétition pour renouveler les 45 membres du Conseil régional du territoire français le plus peuplé de l'océan Indien. Condamné le vendredi 21 mai à 15 mois de prison avec sursis et 3 ans d'inéligibilité dans une affaire de prise illégale d'intérêts et d'abus de biens sociaux, le président sortant, Didier Robert, est candidat à sa propre succession. Il conduit une liste d'union des droites et des centres.
Dans le camp opposé, la gauche n'a pas réussi son union. Cinq listes se réclament de cette mouvance dont celles d'Ericka Bareigts maire de Saint-Denis, et de Huguette Bello, maire de Saint-Paul. Les autres candidats représentent notamment Europe Écologie les Verts et le Rassemblement national.
Dans un département où 38% des 858.450 habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté et où plus de 131.000 personnes sont à la recherche d'un emploi, le développement socio-économique est l'un des principaux thèmes de campagne.