Les éléments de la fusée Ariane 6 voyageront vers la Guyane en cargo à voile

Les éléments du nouveau lanceur Ariane 6 voyageront à bord du navire "Canopée", de l'entreprise Alizés, entre l'Europe et la Guyane.
ArianeGroup a choisi l'entreprise de transport décarbonné Alizés pour construire un bateau à voile et moteur dédié au transport des éléments de son nouveau lanceur Ariane 6 entre l'Europe et la base de lancement de Kourou, en Guyane. Alizés est une co-entreprise entre le spécialiste des services offshore Jifmar et la toute jeune compagnie maritime Zéphyr et Borée, dirigée par trois trentenaires.
 

Réduire les émissions de CO2

Baptisé "Canopée", le navire de 121 mètres de long et de 23 de large dessiné par le cabinet VPLP Design (co-fondé par Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost) représente une "innovation majeure" avec "une propulsion hybride", souligne VPLP dans un communiqué. Ce cargo sera ainsi équipé de quatre "ailes" rectangulaires de 30 mètres de haut - offrant une surface cumulée de 1.452 mètres carrés - qui doivent "permettre des économies de carburant et d'émission de CO2 de 30% en moyenne", selon ses concepteurs. 

"On appuie sur un bouton et ça monte. La cambrure va dépendre de la force du vent, tout est pré-calculé, on a fait le logiciel du contrôle commande", a expliqué à l'AFP Marc Van Peteghem, qui s'est appuyé sur sa longue expérience de la course au large pour concevoir ce cargo innovant.

"Nous travaillons depuis cinq ans au développement du transport à la voile moderne, il devient évident que l'énergie du vent fait partie du futur du shipping. Nous sommes très heureux qu'ArianeGroup s'engage dans cette voie et permette la conception de ce premier cargo à voile qui sera précurseur 

 Nils Joyeux, directeur général de Zéphyr et Borée 


Outre ses ailes entièrement automatisées, le bateau sera aussi doté d'une propulsion motorisée fonctionnant au MDO (diesel marin moins polluant que le fioul lourd actuel) ou au GNL (gaz naturel liquéfié).   

Transport plus écologique

Très polluant, le secteur du transport maritime se voit contraint d'innover pour limiter ses émissions de CO2 (environ 3% des émissions mondiales) sous la pression du public mais aussi de nouvelles normes environnementales imposées par l'Organisation maritime internationale (OMI). 

Plusieurs pistes sont envisagées, de la réduction de la vitesse des navires à l'utilisation de biocarburants ou d'hydrogène en passant par la réintroduction de navires à voile. L'armateur français Neoline a également annoncé en juillet la construction de deux cargos à voile de 136 mètres de long, dont la mise à l'eau est prévue en 2021.