Les élus de Mayotte et le Premier ministre se retrouvent ce jeudi

C'était une promesse du gouvernement lors du blocage deMayotte il y a quelques semaines : qu'un point d'étape soit fait à Matignon, avec le Premier ministre mi-avril. Cette réunion se déroulera ce jeudi entre les élus de Mayotte et Edouard Philippe. Mais le Collectif regrette de ne pas être invité. 
Edouard Philippe s'y était engagé dans un courrier, le 22 mars dernier, alors que Mayotte était totalement paralysée par les barrages :

Je recevrai mi-avril, avec les membres du gouvernement concernés, une délégation d'élus pour faire le point sur l'avancée des travaux et discuter des perspectives qu'ils ouvrent. Conformément à la méthode proposée, ces travaux permettront au plus tard à la fin du moins d'avril la définition d'une stratégie commune.

- Courrier d'Edouard Philippe, 22 mars 2018 

 

Propositions pour l'avenir

Dans ce même courrier, le Premier ministre confirmait la désignation d'un Délégué du gouvernement à la fin du mois de mars, ce qui a été fait avec la nomination en Conseil des ministres de Dominique Sorain, désormais préfet de Mayotte et délégué du gouvernement.

Le nouveau préfet assistera ce jeudi à la réunion de Matignon. C'est lui qui est chargé, selon le courrier d'Edouard Philippe "d'élaborer en liaison étroite avec toutes les parties prenantes les propositions pour l'avenir du territoire et l'amélioration de la vie quotidienne des Mahoraises et Mahorais"

Le Collectif écrit aux élus

Dans une lettre ouverte adressé aux élus mahorais le 14 avril, le Collectif et l'intersyndicale qui ont mené la longue grève fixent trois points "prioritaires" 

  • Le statut de Mayotte département français régie par l’article 73 de la constitution
  • La lutte contre l’insécurité et l'immigration clandestine
  • L’alignement de Mayotte aux standards communs avec la métropole avec la mise en place d'un "plan d'investissement exceptionnel", notamment en matière d'éducation et de santé

 

Le collectif veut aussi être reçu

Réunis mercredi lors d'un point-presse au siège de la CGT à Montreuil, des représentants de l'intersyndicale et du collectif ont déploré n'avoir pas été conviés à la réunion organisée jeudi matin à Matignon avec le Premier ministre Edouard Philippe pour faire le point sur les discussions engagées par le nouveau préfet de Mayotte, à la suite du mouvement social.

Cette réunion doit "dégager un certain nombre de mesures qui vont permettre d'améliorer la vie quotidienne des Mahorais", avait annoncé jeudi dernier le préfet de Mayotte Dominique Sorain. "On demande à faire partie de la délégation" qui sera reçue", a expliqué Salim Nahouda, de la CGT Mayotte. "C'est pas en excluant les organisations syndicales et le collectif qu'on va faire avancer Mayotte," a-t-il regretté, estimant que "les élus vont se soumettre aux décisions prises par l'Etat".

Il a dénoncé "la manière de procéder du nouveau préfet de Mayotte et de la délégation interministérielle", qui ont voulu "diviser les acteurs du mouvement social", selon lui, en consultant séparément les différents acteurs du mouvement.