Loto du patrimoine : découvrez les monuments emblématiques d'Outre-mer sélectionnés

Parmi les 18 monuments emblématiques retenus pour l'édition 2023 du Loto du patrimoine, cinq se trouvent en Outre-mer. Ils sont situés en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion, et à Mayotte.

La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a dévoilé les 18 monuments emblématiques du Loto du patrimoine 2023. Parmi eux, cinq sont situés en Outre-mer. La fondation du patrimoine sélectionne les sites à protéger selon quatre critères principaux : l’intérêt patrimonial et culturel, l’état de péril, la maturité du projet et son impact sur le territoire. Une fois sélectionnés, les sites reçoivent des fonds issus des jeux du Loto du patrimoine pour être restaurés.

Guadeloupe : l'ancienne sucrerie de l’Habitation Belleville

Le site sélectionné en Guadeloupe est l’ancienne sucrerie de l’Habitation Belleville, à Trois-Rivières. La végétation tropicale, et notamment les figuiers maudits (ou figuiers étrangleurs), ont fragilisé les maçonneries. Les fonds récoltés serviront à restaurer le lieu -l’une des premières sucreries du territoire, construite au XVIIe siècle- qui pourra, à terme, recevoir du public et notamment des scolaires. Dans un deuxième temps, la maison de maître sera restaurée pour accueillir des conférences.

L'ancienne sucrerie de l’Habitation Belleville, en Guadeloupe.

Il s'agit d'un ensemble industriel qui fut l'une des premières sucreries de Guadeloupe, avant d'être transformée en rhumerie, et que nous devons sauver de la disparition. La mission va aider à la préservation du site et des vestiges encore nombreux afin de les rouvrir au public, dans un parcours retraçant l'histoire de la sucrerie et honorant la mémoire des esclaves.

Stéphane Bern

Martinique : l’Hôtel de Ville de Saint-Esprit

"L’Hôtel de Ville de Saint-Esprit, que j'avais eu la chance de visiter lors de mon séjour en Martinique en 2020, du fait de son intérêt patrimonial, participe pleinement à l'attractivité de la ville", estime Stéphane Bern, le président de la Mission Patrimoine. L'édifice en pierres et briques, construit au début du XXe siècle, possède des fenêtres fermées par des jalousies traditionnelles dites "à la martiniquaise" et un balcon en fer forgé.

L'Hôtel de Ville de Saint-Esprit, en Martinique.


Pour des raisons de sécurité, une partie de la mairie est actuellement inaccessible : des infiltrations d'eau ont abimé les boiseries, qui laissent désormais passer la lumière et ne protègent plus l'intérieur du bâtiment contre les intempéries. "Les façades des deux premiers étages sont en passe d’effondrement", souligne la Fondation du patrimoine. Les travaux, qui devraient débuter au début de l'année 2024, doivent durer environ deux ans.

Guyane : l'église Saint-Antoine-de-Padoue, à Saül 

L'église Saint-Antoine-de-Padoue, à Saül, en Guyane, est nichée au cœur de la forêt amazonienne. Construite dans les années 1950, c'est la seule église à deux clochers en bois de Guyane. Elle a été classée monument historique dès 1993.

L'humidité et les insectes ont rongé le bois, et la présence de très nombreuses chauves-souris dans l'église dégrade l'édifice. La fin des travaux de restauration est prévue d'ici la fin 2024.

L'église Saint-Antoine-de-Padoue, à Saül.

La Réunion : l'ancienne chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc à Saint-André

Construite dans les années 1940, l'ancienne chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc à Saint-André est classée aux monuments historiques depuis 2012. Originale par sa construction en pierre volcanique et en mortier, l'église est actuellement fermée au public pour des raisons de sécurité. "En avril 2018, la tempête tropicale Fakir endommage fortement l'édifice et détruit totalement sa toiture en tôle qui s'effondre dans la rue et à l'intérieur du bâtiment", rappelle Stéphane Bern. Depuis, les maçonneries sont exposées aux intempéries et à l'humidité.

La chapelle Sainte-Jeanne d'Arc, à La Réunion.


Une fois restaurée, l'ancienne chapelle accueillera un tiers-lieu artistique où seront organisés des conférences, divers ateliers et des spectacles. 

Mayotte : l’ancienne résidence des Gouverneurs à Dzaoudzi

Le bâtiment à ossature métallique, qui servait à loger le Gouverneur de Mayotte à Dzaoudzi, a été entièrement importé en kit depuis l'Hexagone à la fin du XIXe siècle. Inoccupé depuis une dizaine d'années, l'édifice est attaqué par des termites.

Le conseil départemental de Mayotte souhaite utiliser l'édifice pour installer une partie des collections du Musée de Mayotte (MuMA). "L'objectif de ce musée est d'assurer la transmission des savoir-faire et arts traditionnels locaux", précise Stéphane Bern.

L’ancienne résidence des Gouverneurs à Dzaoudzi.

Plus de 200 millions d'euros récoltés

Six ans après son lancement, le Loto du patrimoine a permis de récolter 230 millions d'euros pour rénover 762 constructions. Parmi les sites sélectionnés, "plus de 60 % sont d’ores et déjà sauvés ou sur le point de l’être", précise la Fondation du patrimoine.

Des bâtiments sont en mauvais état près de chez vous ? Il est possible de proposer un projet en ligne ou de signaler un site en péril par ici.