À Mata Utu, c'est une nouvelle journée de travail pour Taunata et son équipe, une journée comme les précédentes, rythmée par l'angoisse à cause des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Taunata n'est pas tranquille, elle est toujours collée à son téléphone, nuit et jour où qu'elle soit pour prendre des nouvelles de ses filles bloquées au campus de Nouville.
"- Je vous ai appelé ce matin, vous m'avez pas répondu, pourquoi ? ", interroge Taunata quand elle appelle ses filles. " - On a commencé à dormir à cinq heures parce que toute la soirée, on a veillé. Tous les soirs, on ne fait que ça, on veille... et puis il y aussi les rondes pour assurer notre sécurité au campus", lui répondent ses filles quand enfin elles arrivent à se parler.
Tu ne peux pas vivre, maintenant. Tu te promènes, tu fais ton travail, tu fais tout, tu fais semblant d'être normal mais t'es plus normal. C'est comme si tu planais. Tu es inquiet de savoir que tes enfants, ils sont là-bas dans l'insécurité, dans le besoin ... Et nous, en tant que parents, nous sommes dans l'inquiétude.
Impuissants face à cette situation anxiogène du Caillou, et tout comme les enfants à Nouméa qui se sont retrouvés pour se soutenir, les parents se sont réunis encore une fois cet après-midi au faré de la République pour partager leur inquiétude.
"Dans ces moments difficiles, c'est très important d'être nombreux, d'être là tous ensemble, de se soutenir mutuellement, c'est très important", reconnait une maman.
Un point sur la situation des enfants en Nouvelle-Calédonie se fait tous les jours avec les autorités, depuis la semaine dernière, tout en sachant que les parents demandent une seule chose : le rapatriement de leurs enfants le plus vite possible.
Un reportage de Lotana Moefana et Patita Savea de Wallis et Futuna la 1ère.