Les sentiments d’impuissance, de colère et de peur face aux scènes de chaos en Nouvelle-Calédonie règnent place de la République à Paris. Pour la cinquantaine de participants présents sur place, prévenus dans la journée de la tenue de l’évènement, l’heure est à l’apaisement. Tous appellent à un "retour au calme" en Nouvelle-Calédonie après l’annonce d’un quatrième décès et la mise en place de l’état d’urgence.
"On ne savait pas quoi faire face à ce drame"
Ce sont pour la grande majorité de jeunes actifs, entre 20 et 35 ans qui se sont réunis sur la symbolique place de la République en fin de journée. Grâce à des messages partagés sur les réseaux sociaux dans la journée, les Parisiens d’origine calédonienne ont voulu se retrouver, discuter et apporter, malgré la distance, leur soutien à leur famille et à leurs proches sur place.
À force de nuits blanches, de réflexions et d’échanges, chaque participant a cherché à aider au mieux les victimes en Nouvelle-Calédonie.
On a beaucoup réfléchi sur la façon dont on pouvait les aider et avoir un impact positif, c’est ainsi qu’est né ce rassemblement. Mais au départ, on ne savait pas quoi faire face à ce drame.
Matthieu Babe - Calédonien présent sur Paris au rassemblement de soutien place de La République
Pour d'autres Calédoniens présents comme Ugo, ce rassemblement est une occasion de refaire naître l'"unité" si caractéristique de la Nouvelle-Calédonie, "le vivre-ensemble vient peut-être d'être détruit, après trente années de construction" ajoute-t-il.
Ca fait trente ans, qu'on tente le dialogue. Comment en est-on arrivés là? On sait ce qu'il s'est passé en 1988 et en 1998. On n'a pas appris du passé.
Ugo - Calédonien présent sur Paris au rassemblement de soutien place de La République
"Nous voulions montrer à l’État que les Calédoniens sont aussi à Paris"
Durant ce rassemblement, bon nombre de participants insistent d'emblée sur le caractère "apolitique" de cette démarche. Loin des discours politiques donc, mais proches des idées militantes, les Calédoniens présents place de la République appellent toutes les figures de la société à se mobiliser pour stopper ce "drame". Pour Matthieu, "organisateur" de cet évènement, ce rassemblement est également une façon de "montrer à l'État que les Calédoniens sont aussi à Paris".
Notre île est en train d'être détruite. Nos écoles sont en train d'être brulées. Nos familles sont en danger et doivent se défendre par elles-mêmes. Il va falloir discuter et remettre toutes les choses sur la table pour pouvoir avancer.
Estelle - Calédonienne présente sur Paris au rassemblement de soutien place de La République
Même son de cloche du côté d'Ugo, pour qui le retour au calme est "indispensable avant toute chose". Ému, le Calédonien ajoute qu'il "faut arrêter avec la bipolarité en Nouvelle-Calédonie".
Pour le député Nicolas Metzdorf (Renaissance), toutes les décisions prises par le gouvernement sont "rassurantes", notamment vis-à-vis de l'arrivée des 500 militaires prévus sur le sol calédonien dans les prochains jours, qui, selon lui, "vont réinstaurer l'ordre".