Impossible n'est pas Ardon. Un an après le début de la pandémie mondiale, la Martiniquaise conserve une énergie débordante. Elle donne rendez-vous du 23 au 26 juin 2021 dans son département. Troisième édition des Martinique Summer Games. Vous l'aurez compris : rien ne peut arrêter Leslie Ardon.
Son sourire est à l'image de sa volonté. Tenace. Leslie Ardon ne lâche rien. Jamais. Après un an de contraintes sanitaires diverses et variées, la Martiniquaise conserve un moral d'acier. "À peu de choses près, tout est à l'arrêt, reconnaît-elle. Sauf moi ! Sans compter que je n'ai aucun problème à rester enfermée à la maison. Je crois même que j'adore ça." À la tête de sa jeune start-up SportsIndies, Leslie a surtout profité de cette période inédite pour se réinventer. "Cela m'a permis de travailler sur de nouveaux projets, lancer des webinaires, rencontrer d'autres personnes aussi…"
Tout cela dans un département bousculé par les effets d'une pandémie qui n'en finit plus de finir. "Heureusement que je ne suis ni restaurateur, ni hôtelier. Pour eux, c'est juste l'enfer." Leslie Ardon a deux domaines d'activité : le tourisme sportif et l'événementiel. "C'est très compliqué. Surtout pour le tourisme sportif. Mais je peux bénéficier du fonds de solidarité. Cela me permet au moins de payer mes charges fixes." Et de préparer la troisième édition des Martinique Summer Games…
La grande fête du jour d'après
2020 devait célébrer le troisième anniversaire des Martinique Summer Games. Rendez-vous unique entre des champions de tous horizons et de jeunes Martiniquais ravis de pouvoir côtoyer leurs idoles. Le coronavirus a empêché cette troisième rencontre. Leslie Ardon a dû reporter l'événement d'un an. Du 23 au 26 juin 2021. Alors même qu'une partie du pays vient de replonger dans un nouveau confinement. "Je pense que ça passera, veut positiver la Martiniquaise. On fait comme si tout allait bien. On se prépare et on croise les doigts."
Une fois encore, le programme est alléchant. Bien pensé. Avec son tournoi multisports intergénérationnel. L'occasion de réunir dans une même équipe des élèves de CM2 des quartiers prioritaires et des seniors. Le grand public aura aussi accès au village sportif. Des ateliers sur la respiration ou sur les valeurs citoyennes y seront proposés. Sans oublier la fameuse causerie chère à Leslie. Un échange très libre entre les champions et les jeunes Martiniquais. "Lorsque l'un de nos jeunes a la chance de se retrouver face à un médaillé olympique, il est forcément marqué par cette rencontre."
La grande colo de vacances
La distribution 2021 n'est pas encore définitive mais elle promet déjà de grands noms : Émilie Andéol (championne olympique de judo), Ronald Pognon (premier athlète français de l'histoire sous les 10 secondes sur 100 mètres) ou encore Ulrich Robeiri (champion du monde d'escrime). "Je tiens à ce que les invités soient différents à chaque édition. Mais ça se passe tellement bien, que ceux qui étaient là en 2018 ou 2019 me demandent déjà à revenir !"
Il faut dire que pour tous ces champions, la parenthèse est mémorable. Et ce, dans un cadre paradisiaque. Quatre jours d'échange avec des athlètes qui évoluent dans d'autres univers. Quatre jours de partage avec de jeunes Martiniquais qui ne demandent que ça. "C'est important, souligne Leslie. Grâce à ces rencontres, nos jeunes comprennent qu'une médaille d'or ne s'obtient pas en claquant des doigts. C'est le fruit d'un très long travail. Sans jamais pour autant négliger le travail scolaire. C'est bête à dire mais le message passe toujours mieux quand il sort de la bouche d'un champion reconnu."
Déjà tournée vers le jour d'après
Pour boucler le budget d'une seule édition des Martinique Summer Games, Leslie Ardon doit réunir jusqu'à 150 000 euros. Pas simple en cette période de crise économique. Les partenaires d'hier la soutiendront-ils toujours demain ? "Je veux le croire, sourit la Martiniquaise. Je trouverai toujours des solutions. Je suis d'un naturel optimiste." Optimiste et déjà tournée vers 2022. Plus question de se limiter à son seul département. "Je travaille sur la première édition des Guadeloupe Summer Games. Lorsqu'une idée est bonne et qu'elle a fait ses preuves, pourquoi ne pas la décliner ?"
Rien ne semble pouvoir freiner la détermination de Leslie. Son enthousiasme est redoutable. Ses projets foisonnent. La Martiniquaise veut réunir toutes les bonnes volontés. Dès à présent. Car elle y croit. Tout simplement. "Trop de gens semblent oublier que dans trois ans, les Jeux Olympiques seront organisés en France. À Paris ! Il faut utiliser et mobiliser cette énergie. Encore et toujours. Si on ne surfe pas sur les effets présents et à venir de Paris 2024, sur quoi va-t-on surfer ?..."