En Guadeloupe, 15% des espèces animales sont menacées d'extinction

Pesticides, urbanisation, cultures intensives... La pression sur l'écosystème, particulièrement riche, du territoire est très forte. Seize espèces ont déjà définitivement disparu.

"Le perroquet de Guadeloupe, qui était endémique, donc qui n’existait qu’en Guadeloupe, a disparu de la planète. Il y a aussi un escargot, et puis le phoque moine des Caraïbes, qui ont disparu définitivement", se désole Florian Kirchner, chargé de programme "espèces" à l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Dans un communiqué commun, l'UICN, le Museum national d'histoire naturelle et l'Office français de la biodiversité indiquent que 15% des espèces animales de Guadeloupe sont menacées. Sur les 574 espèces d'animaux étudiés, 85 sont menacées, 48 sont quasi-menacées et 16 ont d'ores et déjà disparu.

"Les constats qu’on fait aujourd’hui appellent à l’action. C’est aussi préoccupant pour nous parce qu’il ne faut pas oublier qu’on dépend de la biodiversité. La biodiversité nous nourrit, renouvelle l’oxygène de l’air, renouvelle la fertilité des sols, pollinise les cultures. On a besoin d’écosystèmes en bonne santé pour vivre de manière satisfaisante sur cette planète", alerte Florian Kirchner.

C’est aussi nous qui sommes menacés aujourd’hui si on n’agit pas pour ces espèces.

Florian Kirchner


Un cocktail de menaces

"Ce qu’on constate vraiment c’est qu’il y a un très fort cocktail de menaces qui met la faune sous forte pression. Ces menaces ce sont des atteintes aux habitats naturels, par exemple les forêts de littoral et de basse altitude sont grignotées par l’urbanisation ou sont grignotées par les mises en culture", explique Florian Kirchner. On a aussi des atteintes dans les cours d’eau, notamment aux embouchures, où les pressions sont vraiment très fortes pour les poissons et les crustacés. Et puis il y a les pollutions, qui résultent des pesticides utilisés anciennement ou actuellement, et aussi l’assainissement, qui est parfois défaillant en Guadeloupe."

Ces menaces mettent en péril les oiseaux, les mammifères, mais aussi les poissons ou les papillons par exemple. "Sur les cinq derniers siècles on a déjà recensé au moins 16 espèces qui sont définitivement disparues", indique Florian Kirchner.

Une réflexion est actuellement menée en Guadeloupe pour prendre de nouveaux arrêtés de protection d’espèce -qui interdisent de capturer ou de tuer des animaux d’une espèce donnée -pour protéger des espèces qui ne le sont pas encore aujourd’hui, comme par exemple des insectes.

Retrouvez un extrait de l'interview de Florian Kirchner par Tiziana Marone : 

La faune de Guadeloupe est menacée