En Guadeloupe, le ministre de la Justice réagit à la polémique sur les conditions de détention de Salah Abdeslam

Jean-Jacques Urvoas
En visite en Guadeloupe, le ministre de la Justice a réagi à la polémique sur les conditions de détention d'Abdelslam. Selon Jean-Jacques Urvoas, "le régime d’isolement est absolu". "Il n’y a aucun confort dans cette affaire", a t-il expliqué sur Guadeloupe 1ère.
En déplacement depuis plusieurs jours aux Antilles, le ministre de la Justice a réagi à la polémique déclenchée ce week-end par le député LR Thierry Solère. Après avoir visité la prison de Fleury-Mérogis, l’élu s’était étonné,dans le Journal du Dimanche, des conditions de détention de Salah Abdeslam, le terroriste suspecté d'avoir participé aux attentats du 13 novembre, à Paris.

Un isolement absolu

Invité, lundi 4 juillet, du journal de Guadeloupe 1ère, Jean-Jacques Urvoas a réagi. "La responsabilité de l’administration pénitentiaire est de faire qu’il puisse aller au procès, a déclaré Jean-Jacques Urvoas. C’est la raison pour laquelle il est placé sous un régime d’isolement absolu. Nous avons vidé les cellules autour de lui et à l’étage au-dessous pour qu’il n’est aucun contact avec personne, même par la voix, par le biais de sa fenêtre".

Ci-dessous la réaction de Jean-Jacques Urvoas sur Guadeloupe 1ère : 
©la1ere

Une cellule et un rameur pour faire du sport

Au sujet des équipements sportifs évoqués par le député LR Thierry Solère, le ministre explique : "Il y a une obligation qui figure dans une circulaire de 2011 : chaque détenu placé à l’isolement doit avoir un espace pour faire du sport". "Il (Salah Abdeslam) n’est pas privilégié, martèle Jean-Jacques Urvoas. "Il était surtout inenvisageable qu’il est accès à la salle de sport du quartier d’isolement".

Des impératifs de sécurité

Le ministre explique donc qu’une "cellule a été vidée". "Nous avons enlevé un lit pour mettre un rameur, ce n’est pas vraiment une salle de sport mais une cellule de 8 mètres carrés qui lui est réservée", détaille le ministre qui rappelle qu’il y a des "impératifs de sécurité absolue".

"Je ne fais là qu’appliquer le droit, il n’y a évidemment aucun confort dans cette affaire",
conclut Jean-Jacques Urvoas sur Guadeloupe 1ère



Jean-Jacques Urvoas annonce la reconstruction de la prison de Basse-Terre, en Guadeloupe
Plus de 750 détenus pour une capacité d’accueil de 450 détenus. La maison d’arrêt de Basse-terre, en Guadeloupe, atteint des records de surpopulation carcérale. Après l’avoir visité, lundi 4 juillet, le Garde des sceaux a annoncé la reconstruction de cette prison.

Une convention a été signée pour que des terrains soient disponibles. "Le travail est engagé, a déclaré Jean-Jacques Urvoas. Le centre pénitentiaire de Basse-terre sera remplacé en deux étapes. Il y aura d’abord la construction d’un nouveau bâtiment, puis la destruction de l’ancien". L’Etat va dépenser 63 millions d’euros pour refaire la maison d’arrêt de Basse-terre et augmenter sa capacité d’accueil.

Par ailleurs, une extension de la prison de Baie-Mahault est envisagée d’ici 2019.