Le groupe minier brésilien Vale a choisi un repreneur pour sa grande usine et sa mine de nickel et de cobalt en Nouvelle-Calédonie. Trois mille emplois sont concernés. Dans le consortium Prony Resources, majoritairement calédonien, figure Trafigura un négociant suisse en matières premières.
L'usine de Vale produit du nickel hydroxyde cake (NHC) et du cobalt éthiques pour le marché mondial, en pleine croissance, des batteries pour les voitures électriques. Le groupe brésilien a choisi, dans l'offre de reprise de son site industriel par le consortium Prony Resources, un négociant et un partenaire qu'il connaît bien, le suisse Trafigura. Vale est producteur de matières premières, Trafigura en fait la vente, le négoce.
De son côté, le gouvernement français, qui financera à hauteur de 500 millions de dollars les infrastructures environnementales du site minier, a jugé sur pièce. Seul le dossier Prony Resources a été retenu, aprés un examen minutieux par les experts du ministère de l'Economie et des Finances. "Je laisse la politique aux portes de l'usine, ma seule préoccupation ce sont les 3000 emplois et ce n'est pas négociable" a déclaré Sébastien Lecornu, le Ministre des Outre-mers.
Le groupe brésilien Vale a donc finalement choisi un repreneur pour son usine de nickel et de cobalt dans le sud du Territoire. Ce mercredi, un "accord ferme pour l'achat des parts de Vale Nouvelle-Calédonie" a été scellé, ont annoncé la direction de la branche nickel de Vale au Canada et la direction de sa filiale calédonienne Vale-NC. L'usine serait donc reprise par "Prony Resources, des négociations sont en cours pour finaliser le montage financier, le consortium est composé à 50 % d'intérêts calédoniens et à 25 % du négociant suisse Trafigura. Le reste revenant à des Fonds d’investissement, dont l'un au moins serait australien.
Jusqu’au dernier moment, le géant brésilien aurait hésité, entre vente et fermeture de l’usine, "en raison du climat délétère et de la campagne de déstabilisation menée en Nouvelle-Calédonie" a précisé un dirigeant de Vale Canada, sous couvert d’anonymat, à Outre-mer 1 ère.
Si l'usine du Sud n’avait pas trouvé de repreneur, elle aurait fermé en fin d’année, avec de trés graves répercussions sociales et économiques pour la province Sud. Après l'échec des négociations avec un consortium minier australien, qui avait renoncé au dernier moment par "peur du risque", suite aux manifestations hostiles organisées contre lui, Vale était entré en discussion exclusive avec le consortium Prony Resources, associant des intérêts calédoniens majoritaires adossés au négociant Trafigura. Ce dernier apporte plusieurs centaines de millions d’euros et son réseau commercial assurera la commercialisation mondiale du nickel et du cobalt produit par l’usine du Sud.
L’offre du consortium Prony Resources a suscité le rejet du FLNKS qui a dénoncé la présence de Trafigura. Le négociant suisse de matières premières a été éclaboussé par des scandales de corruption, tout comme son collègue Glencore également présent en Nouvelle-Calédonie dans l’usine du Nord. La Sofinor, bras minier des indépendantistes calédoniens, a porté une autre offre, non finalisée, avec l’industriel Korea Zinc, celle-ci a été écartée par Vale. Pourquoi ? Entre autres raisons parce que Korea Zinc appartient au même groupe que Korea Nickel, un partenaire commercial de Vale qui lui vend le produit de l’usine du Sud. Le géant brésilien n’a sans doute pas voulu faire cadeau à son client coréen de son usine calédonienne. Face aux tensions et aux violences survenues en Nouvelle-Calédonie, Korea Zinc a finalement décidé de se retirer de l’offre concurrente associée à la Sofinor. Ces derniers jours, celle-ci a proposé un plan B, avec un nouveau partenaire. Outre-mer 1 ère a appris qu’il pourrait s'agir d'un groupe chinois, un gros industriel du nickel déjà présent en Indonésie. A moins qu'il ne s'agisse de Glencore, l'autre géant suisse du négoce des matières premières, qui détient 49 % de l'usine de nickel du Nord, associé à la Sofinor.
Vale a investi près de 6 milliards de dollars dans l’usine du Sud, mais faute de rentabilité et sous pression de ses actionnaires, le groupe minier a décidé de céder son usine de nickel-cobalt en laissant un chèque de 500 millions de dollars pour assurer la transition avec Prony Resources. Le site industriel produit désormais du Nickel hydroxyde cake (NHC), un ingrédient entrant dans la fabrication des batteries électriques. Un marché en pleine croissance qui a déjà permis à l’usine du Sud de renouer avec des résultats positifs ces derniers mois.
Avec la reprise du cours des marchés de matières premières Trafigura a enregistré un chiffre d’affaires de 150 milliards de dollars en 2020. Il s'agit de sa meilleure performance depuis 2013. "C’est une année record en terme de profitabilité" a déclaré un dirigeant de la société de négoce avant la présentation des résultats annuels. L'usine du Sud en Nouvelle-Calédonie est un investissement pour Trafigura. Elle doit permettre à la société suisse basée à Genève de répondre à la demande de nickel et de cobalt des fabricants de batterie. C'est son métier de négociant..
De son côté, le gouvernement français, qui financera à hauteur de 500 millions de dollars les infrastructures environnementales du site minier, a jugé sur pièce. Seul le dossier Prony Resources a été retenu, aprés un examen minutieux par les experts du ministère de l'Economie et des Finances. "Je laisse la politique aux portes de l'usine, ma seule préoccupation ce sont les 3000 emplois et ce n'est pas négociable" a déclaré Sébastien Lecornu, le Ministre des Outre-mers.
Un accord ferme pour l'usine du Sud
Le groupe brésilien Vale a donc finalement choisi un repreneur pour son usine de nickel et de cobalt dans le sud du Territoire. Ce mercredi, un "accord ferme pour l'achat des parts de Vale Nouvelle-Calédonie" a été scellé, ont annoncé la direction de la branche nickel de Vale au Canada et la direction de sa filiale calédonienne Vale-NC. L'usine serait donc reprise par "Prony Resources, des négociations sont en cours pour finaliser le montage financier, le consortium est composé à 50 % d'intérêts calédoniens et à 25 % du négociant suisse Trafigura. Le reste revenant à des Fonds d’investissement, dont l'un au moins serait australien.Jusqu’au dernier moment, le géant brésilien aurait hésité, entre vente et fermeture de l’usine, "en raison du climat délétère et de la campagne de déstabilisation menée en Nouvelle-Calédonie" a précisé un dirigeant de Vale Canada, sous couvert d’anonymat, à Outre-mer 1 ère.
Des salariés-actionnaires
Le consortium Prony Resources intègre un actionnariat salarié et managérial qui détiendra environ 25 % du capital de la nouvelle entité. Cette construction originale a été validée par un vote interne avec le soutien des sections syndicales locales de l’entreprise, dont celle du syndicat SOENC-CFDT majoritaire. "Il s'agit là d'une étape déterminante pour assurer un avenir durable à l'Usine du Sud, a commenté, de son côté, le directeur général de Vale Nouvelle-Calédonie, Antonin Beurrier. Le projet Prony Resources permettra de sauvegarder plus de 3.000 emplois directs et indirects avec Trafigura comme actionnaire minoritaire".
3000 emplois concernés et sauvés
Si l'usine du Sud n’avait pas trouvé de repreneur, elle aurait fermé en fin d’année, avec de trés graves répercussions sociales et économiques pour la province Sud. Après l'échec des négociations avec un consortium minier australien, qui avait renoncé au dernier moment par "peur du risque", suite aux manifestations hostiles organisées contre lui, Vale était entré en discussion exclusive avec le consortium Prony Resources, associant des intérêts calédoniens majoritaires adossés au négociant Trafigura. Ce dernier apporte plusieurs centaines de millions d’euros et son réseau commercial assurera la commercialisation mondiale du nickel et du cobalt produit par l’usine du Sud.Je comprends que Trafigura puisse faire peur dans la mesure où c’est une société qui n’a pas toujours été exemplaire, mais paradoxalement aujourd’hui Trafigura est sans doute l’une des sociétés les plus transparentes du secteur. Ils ont sept cents actionnaires salariés. C’est une grosse PME à l’échelle mondiale. C’est la première fois que Trafigura s’engage autant et c’est en Nouvelle-Calédonie. Il y gagne le monopole de la vente du nickel et du cobalt de l’usine du Sud
Pas de cadeau
L’offre du consortium Prony Resources a suscité le rejet du FLNKS qui a dénoncé la présence de Trafigura. Le négociant suisse de matières premières a été éclaboussé par des scandales de corruption, tout comme son collègue Glencore également présent en Nouvelle-Calédonie dans l’usine du Nord. La Sofinor, bras minier des indépendantistes calédoniens, a porté une autre offre, non finalisée, avec l’industriel Korea Zinc, celle-ci a été écartée par Vale. Pourquoi ? Entre autres raisons parce que Korea Zinc appartient au même groupe que Korea Nickel, un partenaire commercial de Vale qui lui vend le produit de l’usine du Sud. Le géant brésilien n’a sans doute pas voulu faire cadeau à son client coréen de son usine calédonienne. Face aux tensions et aux violences survenues en Nouvelle-Calédonie, Korea Zinc a finalement décidé de se retirer de l’offre concurrente associée à la Sofinor. Ces derniers jours, celle-ci a proposé un plan B, avec un nouveau partenaire. Outre-mer 1 ère a appris qu’il pourrait s'agir d'un groupe chinois, un gros industriel du nickel déjà présent en Indonésie. A moins qu'il ne s'agisse de Glencore, l'autre géant suisse du négoce des matières premières, qui détient 49 % de l'usine de nickel du Nord, associé à la Sofinor.Vale a investi près de 6 milliards de dollars dans l’usine du Sud, mais faute de rentabilité et sous pression de ses actionnaires, le groupe minier a décidé de céder son usine de nickel-cobalt en laissant un chèque de 500 millions de dollars pour assurer la transition avec Prony Resources. Le site industriel produit désormais du Nickel hydroxyde cake (NHC), un ingrédient entrant dans la fabrication des batteries électriques. Un marché en pleine croissance qui a déjà permis à l’usine du Sud de renouer avec des résultats positifs ces derniers mois.