La romancière Ariane Bois signe un livre poignant sur les enfants de la Creuse intitulé "L’île aux enfants". L’auteure a passé des mois à la rencontre de ces ex-enfants exilés dans des départements ruraux de l’Hexagone. Elle estime que cette histoire est très mal connue.
Elle a découvert "presque par hasard", grâce à son père qui travaillait pour l’ONG médecins du monde, "ce scandale d’Etat" à La Réunion. Auteure de plusieurs romans (Et le jour pour eux sera comme la nuit, le Monde d’Hannah), Ariane Bois a ensuite procédé de manière journalistique. Elle a retrouvé sans difficulté ses réflexes de grand reporter, son premier métier.
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Avant de commencer à écrire, elle a rencontré pas moins d’une centaine d’ex-enfants réunionnais de la Creuse. De la Rochelle à Marseille en passant par Annecy, Ariane Bois a réalisé au total une trentaine d’interviews. Elle s’est aussi rapprochée des associations qui se battent pour faire reconnaître l’histoire de ces quelques 2000 enfants envoyés dans l’Hexagone sans l’avoir voulu.
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Enquête journalistique
Avant de commencer à écrire, elle a rencontré pas moins d’une centaine d’ex-enfants réunionnais de la Creuse. De la Rochelle à Marseille en passant par Annecy, Ariane Bois a réalisé au total une trentaine d’interviews. Elle s’est aussi rapprochée des associations qui se battent pour faire reconnaître l’histoire de ces quelques 2000 enfants envoyés dans l’Hexagone sans l’avoir voulu.A La Réunion
Puis pour mieux comprendre leur traumatisme, l’auteure s’est rendue à La Réunion percevoir "l’étendu de ce qui s’est passé pendant plus de 20 ans". Forte de toutes ces histoires et de cette ambiance, Ariane Bois livre un récit à la fois poignant et limpide sur ces enfants à jamais blessés. Les personnages sont inventés mais au plus proche de la réalité."Génération sacrifiée"
"Les enfants de la Creuse, c’est une génération sacrifiée", estime Ariane Bois. "Beaucoup d’enfants ont eu beaucoup de mal à s’en sortir, leurs vies ont été détruites. Certains ont fini SDF comme le personnage de Gaëtan qui a servi d’esclave des temps modernes dans les fermes".Ce qu’ils ont subi est assez inimaginable aujourd’hui et les conséquences ont encore lieu en ce moment dans leurs familles, comme si le traumatisme passait d’une génération à l’autre ».
-Ariane Bois