Christel Bories tranche avec les profils habituels de l’industrie minière. Un monde d’hommes, un monde dur où malgré tout les femmes sont de plus en plus nombreuses. C’est le cas sur les mines, c’est désormais le cas à Paris. Christel Bories va succéder à Patrick Buffet.
Eramet a passé près de deux ans au fond du trou. Aujourd’hui, le groupe minier français revoit le bleu du ciel calédonien, même si des nuages persistent. La crise financière puis la crise des matières premières fin 2015 et début 2016 ont « mis les prix du nickel à la cave » pour reprendre les mots de Patrick Buffet, le PDG du groupe français.
La baisse d’appétit chinoise pour l’acier qui contient souvent du nickel, l’explosion de l’offre et des quantités de nickel disponibles, ont plongé le monde des matières premières dans un marasme historique. En 2017, la fin du cauchemar se dessine.
« Fin 2016, le bénéfice de la SLN avant intérêts, impôts et taxes est redevenu positif de 8 millions d’euros, continuons nos efforts » recommande Patrick Buffet, visiblement satisfait. Le groupe minier a réduit sa dette nette même si l’effet prix du nickel sur la SLN à encore coûté 95 millions d’euros à Eramet. « Nos comptes se sont redressés, il faut encore gagner en compétitivité pour renforcer nos positions concurrentielles, notre coût de production du nickel par la SLN doit encore baisser de 25 % » précise Thomas Devedjian, le directeur financier du groupe.
Eramet et la SLN attendent beaucoup de la future centrale au gaz naturel liquéfié (GNL) de Nouméa « une baisse de 35 à 40 % du coût de l’électricité payé par la SLN et déjà, nous aurons fait un bond de productivité de 25 % en deux ans » – Patrick Buffet a salué, au passage, l’action de l’ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls dont il est proche - mais aussi le Gabon : « La production de manganèse à Moanda, par ses résultats financiers, a sauvé tout le groupe Eramet, y compris la branche nickel ».
Assise aux premiers rangs dans la salle de conférence de cet hôtel parisien, Christel Bories restera silencieuse, avant de saluer l’assistance. Elle n’est encore que Directeur-Général-Délégué du groupe minier et entend prendre le pouls des équipes. Un classique efficace du management qui la conduira aussi sur le terrain, en Nouvelle-Calédonie.
La baisse d’appétit chinoise pour l’acier qui contient souvent du nickel, l’explosion de l’offre et des quantités de nickel disponibles, ont plongé le monde des matières premières dans un marasme historique. En 2017, la fin du cauchemar se dessine.
Pas de brutalité à l’anglo-saxonne
Ce vendredi à Paris, la direction du groupe Eramet était souriante et détendue. Tout d’abord parce que la SLN sort la tête de l’eau. L’actuel PDG d’Eramet l’a indiqué face à un parterre d’analystes financiers et de représentants des fonds d’investissement. La recette a été efficace ; réduction spectaculaire des coûts de production et des investissements notamment pour la filiale calédonienne, mais pas de suppressions d’emplois. Une méthode à la française. On est loin, très loin des pratiques brutales employées en Afrique par les grands concurrents mondiaux d’Eramet.« Fin 2016, le bénéfice de la SLN avant intérêts, impôts et taxes est redevenu positif de 8 millions d’euros, continuons nos efforts » recommande Patrick Buffet, visiblement satisfait. Le groupe minier a réduit sa dette nette même si l’effet prix du nickel sur la SLN à encore coûté 95 millions d’euros à Eramet. « Nos comptes se sont redressés, il faut encore gagner en compétitivité pour renforcer nos positions concurrentielles, notre coût de production du nickel par la SLN doit encore baisser de 25 % » précise Thomas Devedjian, le directeur financier du groupe.
Eramet résultats 2016
Eramet et la SLN attendent beaucoup de la future centrale au gaz naturel liquéfié (GNL) de Nouméa « une baisse de 35 à 40 % du coût de l’électricité payé par la SLN et déjà, nous aurons fait un bond de productivité de 25 % en deux ans » – Patrick Buffet a salué, au passage, l’action de l’ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls dont il est proche - mais aussi le Gabon : « La production de manganèse à Moanda, par ses résultats financiers, a sauvé tout le groupe Eramet, y compris la branche nickel ».
Assise aux premiers rangs dans la salle de conférence de cet hôtel parisien, Christel Bories restera silencieuse, avant de saluer l’assistance. Elle n’est encore que Directeur-Général-Délégué du groupe minier et entend prendre le pouls des équipes. Un classique efficace du management qui la conduira aussi sur le terrain, en Nouvelle-Calédonie.
Horizon indonésien
C’est un vrai projet. « Eramet amènera la mine et Tsingshan construira l’usine ». De quoi s’agit-il ? Du grand gisement en réserve de nickel de Weda Bay en Indonésie. Il n’est pas certain que l’annonce d’un accord-cadre, toujours en négociation, avec le chinois Tsingshan - numéro 1 mondial de l’acier inoxydable - fasse bondir de joie en Nouvelle-Calédonie. Cet accord prévoit la construction dans quelques années d’une usine de ferronickel en Indonésie sur le site du grand gisement de Weda Bay. Un partenariat « 43-57 » en faveur de l’industriel chinois qui s’engage à construire l’unité de production d’une capacité de 30.000 tonnes de nickel. « C’est un magnifique gisement de nickel, nous n’avions pas le cash, ils l’ont, ce partenariat et ses retombées financières (43 % des bénéfices de l’usine) devraient aller à Eramet » conclut Patrick Buffet. « Eramet va bénéficier de cet accord mutuellement profitable. Les retombées financières du partenariat franco-chinois à Weda Bay profiteront un jour à Eramet -et donc à la SLN - précise un cadre dirigeant du groupe minier ».Christel Bories et Patrick Buffet parlent, le député calédonien Philippe Gomez réagit
Comme la plupart des groupes métallurgiques et miniers, Eramet est traditionnellement discret. Une obligation qui lui est imposée aussi par la COB, l’autorité des marchés financiers. Dans ces métiers durs et dangereux de la mine et de la métallurgie dont l’intensité n’a d’égale que les variations violentes de la conjoncture boursière. Il convient donc d’apprécier la démarche de Christel Bories et de Patrick Buffet. A la fin de la présentation, souriante et détendue il est vrai, des résultats du groupe Eramet, l’un et l’autre nous ont accordés une interview destinée à la Nouvelle-Calédonie. La première pour celle qui s’apprête à diriger le groupe minier français, la dernière pour celui qui le dirigea pendant 10 ans.Interview exclusive de Christel Bories, prochain Président-Directeur-Général du groupe Eramet
christel bories
Interview de Patrick Buffet, Président-Directeur-Général du groupe Eramet
patrick buffet
Réactions de Philippe Gomes, député UDI de la seconde circonscription de la Nouvelle-Calédonie
Philippe Gomes