De nouvelles normes sur l’acier en Chine profitent à Eramet qui gagne plus de 16 % à la Bourse de Paris. Pure coïncidence, au même moment les mineurs calédoniens de la SLN relançaient l'activité à Kouaoua, après les dégradations commises sur le site minier.
"L’Etoile du Nord", cette vieille mine de nickel de la SLN en Nouvelle-Calédonie, serait-elle aussi la "bonne étoile", le porte bonheur du groupe Eramet ? Plus forte hausse du SBF 120 de la Bourse de Paris, le titre du géant français des métaux non-ferreux bondissait de plus de 16 % vendredi matin à Paris, suite à la note d’analyse de Bank of America Merrill Lynch qui passe directement de « sous-performance » à « surperformance ». Une note qui tombe à point nommé.
Chine, Gabon, mondialisation...
Dans une note parue vendredi matin, la banque (BoA-ML) indique que la nouvelle norme chinoise devrait presque doubler la teneur en manganèse des barres d'armature en acier, utilisées principalement dans la construction de béton armé. Or, le manganèse est une activité majeure, bien avant le nickel, pour Eramet qui tire plus de la moitié de ces revenus de la production de ce métal produit au Gabon et transformé sur place, mais aussi en Norvège et aux Etats-Unis.
Eramet, acteur de la transition énergétique
Le dernier géant français des matières premières bénéficie de la stratégie offensive de sa Présidente, Christel Bories. Diversification, mais aussi développement dans le manganèse. Et la demande chinoise va flamber. Premier producteur mondial de ferromanganèse avec des mines et des usines au Gabon, et des sites de production en Norvège et aux Etats-Unis, mais aussi premier producteur mondial de ferronickel en Nouvelle-Calédonie et premier producteur mondial de sables minéralisés au Sénégal, Eramet est récompensé par la principale agence de notation mondiale du secteur extractif.
Objectif...
La réaction en Bourse est d’autant plus forte que l'activité manganèse est la seule actuellement profitable pour Eramet. Ainsi, souligne l’analyste de BofA dans son étude, "une hausse de 10 % des prix devrait avoir un impact positif d'environ 20 % sur le bénéfice par action de 2019". Le broker, qui maintient un objectif de 113 euros sur le titre, ajoute également que l’action apparaît "peu chère depuis sa violente correction entamée en juin". En effet, depuis cette période le titre a perdu plus de la moitié de sa valeur, en raison des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et de leurs répercussions sur le cours des matières premières et notamment du nickel. Mais, la demande pour ce métal devrait, elle-aussi fortement augmenter et alimenter le secteur des batteries des véhicules électriques. Eramet est bien placé pour en profiter...