"En 2028, environ un millier de bâtiments pourraient être touchés par le recul du trait de côte à l'échelle nationale. Encore pire, en 2050, selon le GIEC, le niveau de la mer aura augmenté d’un mètre et […] 5200 logements et 1400 locaux d'activité pourraient être affectés par le recul du trait de côte", a alerté mercredi 10 avril lors des questions au gouvernement le sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile.
Menacés par la montée des eaux, les habitants du village de Miquelon, dans l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, se préparent déjà à déménager. Selon le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), d’ici à 2050, le recul du trait de côte en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion et à Mayotte pourrait rendre inhabitables des centaines de logements.
Dominique Théophile met en garde contre "l'inaction face aux effets du changement climatique, qui obligeront nombreux de nos compatriotes de l'Hexagone, comme dans les Outre-mer, à changer de logement ou à l'adapter". La Guadeloupe est particulièrement menacée : "500 foyers, composés majoritairement de personnes âgées, voient leur vie menacée par rapport à leur exposition aux phénomènes climatiques naturels", estime le sénateur.
Une mission Outre-mer
Dans l’Hexagone, il y a une surreprésentation de résidences secondaires et de logements habités par leurs propriétaires dans les zones les plus menacées. "Ça n'est pas nécessairement le cas partout", a reconnu le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, soulignant "la typologie des habitats particulière Outre-mer", qui évoque une mission "en cours" pour mieux évaluer la situation des territoires ultramarins.
Dans certains endroits, il faudra des digues. Dans d'autres, replanter des mangroves. Dans d'autres, enfin, ne pas mener un combat perdu contre la mer en fonction de ce que les experts sont capables de nous dire.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique
Sécuriser les côtes, reloger les habitants ou encore les indemniser coûtera cher. "Le projet de loi de finances 2025 prévoira les dispositifs d'accompagnement budgétaire qui sont nécessaires", assure Christophe Béchu. "Quelle part pour l'information ? Quelle part pour l'indemnisation ? Quelle part pour la capacité à construire en rétro-littoral [soit la zone qui ne borde pas directement la mer mais qui est proche des côtes, ndlr]?", interroge le ministre, qui précise que ces questions doivent être tranchées par une "mission confiée aux élus locaux et à [la députée de Gironde] Sophie Panonacle".