Esclavage en Libye : plusieurs députés s'indignent, le gouvernement assure "prendre ses responsabilités"

Après la diffusion du reportage de CNN sur un marché aux esclaves en Libye et les manifestations d'indignation, plusieurs députés, dont Max Mathiasin (Guadeloupe) et Serge Letchimy (Martinique), ont interpellé avec éloquence ce mardi le gouvernement qui explique "prendre ses responsabilités".    
Ce mardi 21 novembre, trois députés ont interrogés le gouvernement sur les terribles images du marché aux esclaves en Libye diffusées par CNN. Sereine Mauborgne (LREM, Var), Max Mathiasin (Modem, Guadeloupe) et Serge Letchimy (Nouvelle Gauche, Martinique) ont dit l'horreur qu'ils ont ressenti devant ces images, réclamant des mesures fortes du gouvernement.

Max Mathiasin a été longuement applaudi après avoir fait référence à ses ancêtres, qui furent esclaves, expliquant qu'il y a "sur la planète, des passés qui n'en finissent pas de passer".

Regardez l'intervention de Max Mathiasin suivie de la réponse du gouvernement :

Serge Letchimy, a lui réaffirmé que "la mise en esclavage est la pire des barbaries que nous connaissons". Le député de Martinique s'interrogeant : "La seule indignation suffit-elle ? Nous devons sans ambiguïté condamner ce trafic. Il faut aller plus loin sur la question de l'accueil des migrants". Comme Max Mathiasin, il a fait référence à la reconnaissance par la France de l'esclavage comme crime contre l'humanité, voté par le Parlement en 2001. 

Regardez la question de Serge Letchimy, suivie de la réponse du gouvernement :

La réponse du gouvernement

L'émotion était perceptible dans l'hémicycle après les questions des deux députés ultramarins. Les députés dans leur quasi totalité se sont levés pour applaudir Max Mathiasin à l'issue de son intervention. La ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, a d'abord salué l'éloquence des députés intervenus sur cette affaire, avant de qualifier ces faits d'abominables. "Les images qui ont fait le tour du monde sont terrifiantes, elles interpellent nos consciences et nous appellent à la responsabilité".

La ministre a assuré que "La France a choisi de prendre ses responsabilités. Nous parlons sans détour avec tous, sur les faits que vous dénoncez". "La responsabilité c'est de travailler sans relâche à la lutte contre les passeurs, ces négriers modernes qui ne reculent devant rien. N'ayez aucun doute quant à notre détermination. Plus globalement, notre responsabilité est de contribuer à ce que la jeunesse d'Afrique trouve sur le continent des raisons de croire à son avenir. La France prend toute sa part dans l'aide au développement du continent africain. Notre aide est robuste et elle est ancienne."

Faisant référence au sommet entre l'Europe et l'Afrique qui s'ouvrira dans quelques jours à Abidjan, la ministre a expliqué : 
"C'est ensemble, Europe et Afrique, que nous pourrons façonner un nouveau destin pour notre continent. C'est avec une même détermination que nous devrons éradiquer cette forme moderne d'esclavage proprement insupportable."