Escrime : l'argent des fleurettistes fait fructifier la belle moisson aux Europe

Emmenées par leur vice-championne du monde, la Guadeloupéenne Ysaora Thibus, les fleurettistes françaises sont devenues vice-championnes d'Europe à Düsseldorf en Allemagne, faisant fructifier la belle moisson tricolore à huit médailles à la veille de la fin de la compétition.
Il faudra encore un peu attendre pour un premier titre européen par équipes pour les Françaises au fleuret. Vendredi, comme en 2012 et comme en 2013, elles ont pris l'argent, cette fois derrière la Russie de la championne olympique en titre, Inna Deriglazova. "Sur la finale, on a fait quelques petites erreurs qui coûtent cher. Les filles sont déçues et c'est normal, mais je leur ai dit qu'elles étaient vice-championnes d'Europe! Sur des matches comme ceux-là, il faut que l'on soit rigoureux et que l'on n'ait pas de trou", souligne l'entraîneur national du fleuret, Emeric Clos.
    
"La Russie, c'est un style de jeu que l'on n'aime pas trop, parce qu'elles ne font pas grand-chose. A part Deriglazova, c'est beaucoup de jeu de contre", note Clos. Après une deuxième place, déjà contre la Russie, pour la première épreuve qualificative pour les JO-2020 de Tokyo, Ysaora Thibus, Pauline Ranvier, Anita Blaze et Solène Butruille, dont c'est le premier grand rendez-vous international, ont idéalement lancé la phase de qualification.

Le fleuret quitte Düsseldorf les valises pleines de médailles, puisque les messieurs ont pris l'or par équipes, et que Ysaora Thibus et Enzo Lefort ont doublé la razzia avec le bronze en individuel. Avec déjà huit médailles (deux en or, trois en argent, trois en bronze), le bilan français de ces Championnats d'Europe s'annonce d'ores et déjà parmi les meilleurs jamais réalisés, alors que pour la dernière journée, les épéistes doubles championnes d'Europe en titre et les sabreurs ne voudront qu'embellir la moisson.
Le fleurettiste guadeloupéen Enzo Lefort et ses coéquipiers sont champions d'Europe par équipes.
 

Des épéistes à côté

A front renversé, alors que l'ensemble de l'escrime française brille en Allemagne, l'épée masculine qui a été ces dernières années l'arme la plus forte, traverse une période assez compliquée. Champions olympiques par équipes en 2004, 2008, et 2016 (en 2012, l'épée messieurs n'était présente qu'en individuel), les épéistes tricolores avaient décroché la 2e place à Paris, pour la première épreuve qualificative, après des mois de doutes. "La première différence avec Paris, c'est que l'on perd Alexandre Bardenet en cours de route", explique le Guadeloupéen Yannick Borel, triple champion d'Europe (2016, 2017, 2018), en référence à la blessure de Bardenet en individuel mardi. 
    
Vendredi à Düsseldorf, les Bleus n'ont pas passé le stade des 8es de finale, battus par une surprenante équipe d'Estonie, qui s'est hissée à la 4e place. "On avait le match en mains. C'est à nous d'être plus fort et on n'a pas su l'être", ajoute Borel. Cette épreuve était qualificative pour Tokyo-2020 et les Mondiaux-2019 de Budapest arrivent dans moins de quatre semaines (15-23 juillet). "Souvent, lorsque l'on a connu des coups durs on a réussi à se relever", tente de positiver Borel.

Pour le staff à l'épée, une nouvelle donne vient s'ajouter, avec le retour de suspension d'un autre Guadeloupéen, Daniel Jérent, champion olympique par équipes en 2016 à Rio, mais absent des pistes depuis un an, à cause d'une procédure devant l'antidopage. "On a toujours dit que l'on prendrait en considération la possibilité d'un retour de Daniel Jérent. On va étudier ça", précise l'entraîneur national Sébastien Barrois, ajoutant que le comité de sélection doit se réunir en milieu de semaine prochaine.