JO Paris 2024. Escrime : Ysaora Thibus "C’est une défaite cruelle"

Portée par le public du grand Palais à Paris, Ysaora Thibus aura tout tenté pour réussir son pari : remporter l’or Olympique. Mais face à la Polonaise Walczyk-Klimaszyk, elle chute d’entrée 15 à 12 et dit adieu à son objectif. Face à la numéro 5 mondial, la Guadeloupéenne de 32 ans  redescendue à la 55e place mondiale n’aura rien lâchée. Dès le début, son adversaire prend le large et mène de trois touches. La Polonaise semble plus en jambe et déroule ses mouvements. 

Mais dans un sursaut d’orgueil et poussée par le public qui scande des "Ysa Ysa", la fleurettiste guadeloupéenne va revenir dans le combat et égaliser à 5/5. "Je reviens à chaque fois, mais il m’a manqué un peu d’escrime et de la mobilité à des moments clés, jugeait-elle à la fin de son combat. Je n’ai pas pu m’entraîner correctement ces derniers jours, notamment à cause de mon genou. C’était difficile."

"Je reviens d’extrêmement loin"

Abattue, Ysaora Thubus est restée de longues minutes assises sur des marches d’escaliers à la sortie de son tapis de combat. Les mains sur la tête, la Guadeloupéenne se repassait sans doute le film de sa longue année – Elle avait été pendant de longues semaines suspendue provisoirement pour dopage. "C’était difficile d’être prête. Je reviens d’extrêmement loin, donc je suis fière de mon parcours. J’aurais voulu aller plus loin, mais ce n’était pas pour moi aujourd’hui", a-t-elle confié, les yeux rouges.

Ysaora Thibus ne remportera donc pas ici à Paris son premier titre olympique en individuel. La fleurettiste de 32 ans sacrée championne du monde en 2022, n’est tout de même pas si fataliste : "En début de saison, j’aurais dit que je venais pour une médaille. Mais après tout ce qui s’est passé, c’est déjà une victoire pour moi. Même ce matin, je ne réalisais toujours pas."

Ysaora n’en a pas fini avec les combats, elle est encore engagée par équipe avec les fleurettistes. Sur le plan personnel, elle est toujours sous le coup d’une suspension pour dopage. Lundi 22 juillet, quelques jours avant l’entrée en lice de la Guadeloupéenne dans la compétition olympique, l’AMA, l’agence mondiale antidopage, avait fait savoir qu’elle faisait appel quant à sa non-suspension pour dopage. Les semaines à venir risque d’être longues pour la fleurettiste, partie la tête basse de la zone mixte, mais qui a prévenu qu’elle allait supporter le reste de l’équipe de France.