L'espoir et le soulagement de la famille de Tedrick, jeune autiste martiniquais violenté par un éducateur

Pavillons-sous-bois, le 31 juillet 2019. Tedrick a retrouvé le sourire après la plainte déposée contre l'établissement spécialisé où il vit, en raison de son autisme.
Tedrick et sa famille ont retrouvé le sourire après qu'une enquête a permis de confirmer les maltraitances dont le jeune autiste de 29 ans était victime dans son centre spécialisé. Pour la première fois, il s'est exprimé aux côtés de sa mère Monique François. 
"Plus de tapes, plus de bâton, tout est fini". Dans le sourire de Tedrick (présenté au départ sous le prénom d'emprunt Kevin), on devine de l'apaisement. La Maison d'accueil spécialisée (MAS) des Pavillons-sous-bois où il vit vient d'être placée sous administration provisoire par l'Agence régionale de Santé (ARS). L'inspection réalisée le 25 juillet a permis de confirmer les actes de maltraitance dont Tedrick a été victime. 
 
Un énorme soulagement pour le jeune homme et pour l'ensemble de sa famille. Ils le doivent à une personne, qui, fin juin, fait parvenir à Monique François, sa mère, une vidéo tournée en caméra cachée. Sur celle-ci, on entend les cris de Tedrick et les menaces d'un éducateur lors d'une sortie dans un stade de la ville. L'accompagnant est même furtivement filmé avec un bâton à la main, en train d'intimer violemment au jeune homme d'avancer. Quelques jours avant, Monique avait retrouvé son fils avec de nombreux hématomes et blessures. La mère de famille d'origine martiniquaise décide alors de porter plainte et contacte l'ARS. 
 

L'éducateur licencié

Aujourd'hui, un mois après les faits, la famille est reconnaissante. "Merci à la personne qui a envoyé la vidéo, merci de tout cœur", disent Monique et son fils à l'unisson.
 
Pavillons-sous-bois, le 31 juillet 2019. Monique François et son fils, Tedrick, à son domicile.

Fin août, Tedrick retournera à la MAS des Pavillons-sous-bois, l'un de rares centres de France à s'occuper des adultes autistes. L'éducateur incriminé par la vidéo a été licencié, précise la direction du centre. Depuis 2014, treize signalements ont été remontés à l'ARS, dont une plainte pour violences habituelles en 2018 contre un autre résident. 

Le témoignage de Tédrick et Monique François, recueilli par Karine Zabulon et Didier Bert : 
 
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