Essais nucléaires en Polynésie: la France est-elle coupable?

Trente années d'essais nucléaires en Polynésie ont laissé des traces dans l'archipel. L'envieronnement, mais aussi la santé des Polynésiens comme des militaires ont été durablement impactés. Retour sur les faits en vidéo, c'est la séquence Décryptage.
2 juillet 1966. Moruroa, Polynésie française. 28 000 tonnes explosent au dessus du lagon. La France vient d'effectuer son premier tir atmosphérique  dans le Pacifique. Cinquante ans plus tard: dans ce même lagon, les dégâts sont visibles à l'œil nu: la couronne de corail s'est affaissée. La végétation a quasiment disparu. 
 
 
Les raisons de ce désastre: trente années de campagne nucléaire en Polynésie à Moruroa et  Fangataufa.  Quarante-six essais aériens pour commencer, puis, à partir de 1975 les essais deviennent souterrains. Au total, 193 tirs ont été effectués depuis l'archipel.
 

"Crime contre l'humanité"

Alors, de quoi la France est-elle coupable? L'église protestante de Polynésie veut la  poursuivre  pour crime contre l'humanité. Elle l'accuse de n'avoir protégé ni les militaires ni les populations.
Au total, plus de 150 000 personnes ont pu être exposées aux radiations. Les associations de victimes soulignent de nombreux cas de cancers. Depuis 1992, près de 8 000 Polynésiens ont été suivis pour des maladies potentiellement radio induites.
 


Une loi Morin jugée insuffisante

En 2010, la loi Morin, reconnait pour la première fois la responsabilité de la France et donne accès à des indemnisations.  Mais les victimes les jugent dérisoires: en 6 ans  sur 1 000 dossiers déposés…  seulement 20 ont été acceptés, soit 98 % des demandes rejetées. 
 

Menace sur Moorea

Autre menace, et de taille :   A  Moruroa, les essais sous terrain ont provoqué une faille dans l'atoll, qui risque, à tout moment de s'effondrer.
 Pour neutraliser toute trace de radioactivité dans le sol et les eaux polynésiennes, il faudra attendre… des centaines de milliers d'années