Études de santé : le Conseil d'Etat oblige l'Université des Antilles à ouvrir plus de places

Université des Antilles (pôle de Schoelcher).
Quinze universités devront ouvrir avant octobre des places supplémentaires en deuxième année d'études de santé, pour y admettre des étudiants lésés par la réforme entrée en vigueur l'an dernier, selon une décision du Conseil d'État.

Nouveau revers pour la réforme des études de santé : malgré la hausse globale du nombre de places en deuxième année de médecine, dentaire, pharmacie et sage-femme, certaines facs n'ont pas suffisamment joué le jeu. Saisi par quinze associations d'étudiants des nouvelles filières PASS ("parcours spécifique" à dominante santé) et LAS (licence avec option "accès santé"), le Conseil d'État a annulé en partie l'arrêté fixant les quotas d'admis en deuxième année à la rentrée 2021.


En effet, ce texte faisait la part trop belle aux redoublants de l'ex-Paces ("première année commune"), qui représentaient 30% des inscrits mais se sont arrogé près de la moitié des places. La réforme votée en 2019 prévoyait pourtant une "augmentation temporaire, de l'ordre de 20%" du nombre de places en deuxième année, pour "ne pas créer d'inégalités au détriment des nouveaux étudiants en PASS et LAS".
    

Mais la plupart des 31 universités concernées n'ont pas atteint cet objectif, et pour 15 d'entre elles cela représente "au moins dix places" non créées : Aix-Marseille, Antilles, Bordeaux, Bourgogne, Caen, Clermont, Lille-2, Lorraine, Montpellier, Poitiers, Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulouse-3 et Tours. Une "erreur manifeste d'appréciation" que ces facs devront corriger d'ici au 30 septembre en créant les places manquantes "au bénéfice des seuls étudiants issus de LAS et de PASS", en commençant par ceux "figurant sur les listes complémentaires" établies en fonction des résultats aux examens de fin d'année.


"Le gouvernement prend acte de la décision du Conseil d'État", ont réagi dans un communiqué les ministres Olivier Véran (Santé) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur), qui "seront aux côtés des universités" concernées pour les accompagner "dans l'exécution de (cette) décision". "Notre combat était juste", a réagi pour sa part Muriel Brajon, du Collectif PASS/LAS de Montpellier, saluant "une forme de victoire morale".
  

"Mais à l'arrivée le gâchis est là", a déclaré cette mère d'étudiant, qui entend "continuer à se battre" pour "sauver le maximum d'étudiants" et attend toujours un décret promis début juin par le Premier ministre, Jean Castex, et réorganisant la répartition des places en 2e année, pour "garantir aux étudiants les meilleures chances de réussite".