L'étudiante britannique qui avait sauté d'un avion à Madagascar était déprimée, selon les enquêteurs

La gendarmerie malgache devant la morgue où a été entreposé le corps de l'étudiante, lors d'une conférence de presse le 8 août 2019.
L'étudiante britannique morte après avoir sauté d'un avion en vol le mois dernier au-dessus de Madagascar avait connu des difficultés dans ses recherches dans l'île et traversait une dépression, ont déclaré les enquêteurs malgaches.
"Les parents avaient eu du mal à reconnaître leur fille dans leur dernière conversation téléphonique et lui avaient demandé de prendre le même avion que Mme Ruth Johnson, une Anglaise qui séjournait dans le même hôtel qu'elle, pour retourner en Angleterre", a indiqué mercredi soir dans un entretien téléphonique avec l'AFP le commandant Spinola Edvin Nomenjanahary, superviseur de l'enquête sur la mort d'Alana Cutland. "Avant le départ, le 25 juillet, en allant la chercher dans sa chambre, Mme Ruth a retrouvé Alana assise sur une chaise, avec un regard perdu dans le vide", a-t-il ajouté.

Etudiante à l'université de Cambridge, elle était sortie en plein vol de l'avion, cinq minutes après le décollage du petit aéroport d'Anjajavy. Le pilote et Mme Johnson, qui avait pris le même petit appareil, avaient tenté en vain de l'empêcher de sauter dans le vide.

Le corps de l'étudiante qui était âgée de 19 ans a été transféré jeudi à Antananarivo, deux jours après sa découverte à l'issue de deux semaines de recherches dans la forêt de Mahadrodroka, dans le nord-ouest de l'île. Sa dépouille a été transportée à la morgue de l'hôpital HJRA, le plus grand de Madagascar, en présence de la presse et du colonel D'y La Paix Ralaivaonary, commandant de la gendarmerie de la province de Majunga, où s'est produit le drame.
 

"Échec" et "déception"

Sa famille avait précisé le mois dernier dans un communiqué qu'Alana devait poursuivre ses études de sciences naturelles dans le cadre d'un stage à Madagascar. Elle n'a fourni aucune explication du geste de la jeune fille qu'elle décrivait comme curieuse et enthousiaste.

Mais, selon un autre enquêteur, cette dernière était déprimée et n'aurait pas voulu rentrer. "Elle a fait des recherches sur les petits crabes et elle a fait une dépression après constat de l'échec de ses recherches", a indiqué jeudi à la presse le colonel Ralaivaonary.

"Elle a eu une déception et a accepté à contre-coeur de rentrer chez elle", a avancé l'officier. "La recherche (qu'avait entreprise Alana) devait durer six semaines. Mais en dix jours de recherches ses parents ont décidé de la ramener après constat de l'échec de la recherche", a-t-il ajouté. "Elle a sauté, personne ne l'a poussée", selon la reconstitution des faits, a-t-il conclu.