Quand ils se sont inscrits à l'université dans les Caraïbes, ils pensaient arriver dans une île paradisiaque... Jusqu'à ce que l'ouragan Irma dévaste Saint-Martin et qu'ils se retrouvent dans un coin pluvieux du nord de l'Angleterre.
La 1ère (avec AFP) •
Plus de 700 étudiants et membres du personnel de l'université américaine de l'école de médecine des Caraïbes (AUC), située dans la partie néerlandaise de l'île de Saint-Martin, ont dû parcourir 6.400 kilomètres pour poursuivre leurs études dans une école de médecine de Preston, une ville de 140.000 habitants au nord-ouest de l'Angleterre.
"J'étais parmi les étudiants qui étaient restés sur le campus mais quand l'ouragan est arrivé, nous avons réalisé que c'était une grosse erreur. Quand l'œil de l'ouragan est passé, nous avons regardé à l'extérieur et la plupart des bâtiments avaient perdu leurs fenêtres et leurs balcons. Des morceaux de bâtiments avaient été arrachés par la tempête", raconte-t-elle.
"C'était le moment le plus effrayant de ma vie, et quand ce fut terminé, le soulagement a été incroyable".
La tempête a tué 124 personnes sur son passage dans les Caraïbes et en Floride et les bâtiments de l'université résistants aux ouragans ont été utilisés d'abord comme abri puis comme hôpital de fortune. Les étudiants ont été évacués par l'US Air force et se sont envolés pour Porto Rico puis pour Chicago pour finalement arriver à Preston.
Loin de regretter l'azur caribéen, certains disent préférer la vie sous le ciel gris anglais.
"Preston est très sympa", assure Debbrah Bergeron. "J'adore toutes les échoppes familiales et les gens dans les magasins sont très amicaux. J'ai l'impression de les connaître. Je connais tous les noms des gens dans le magasin où j'achète mon repas, et c'est quelque chose qui n'existe pas dans une ville comme San Diego", dit-elle. "Et je me moque de la pluie, franchement".
Jargon et petits pois
Pour Victoria Jordan Smith, 25 ans, originaire de Louisiane, l'important c'est qu'"il n'y a pas d'ouragan à Preston". "Il y a du vent, il pleut et il fait froid. Je n'aime pas du tout le froid, je viens d'un endroit très chaud, mais je n'ai pas vraiment envie de me retrouver de nouveau dans un ouragan". Les étudiants ont commencé à s'initier au dialecte local et goûté à quelques-unes des spécialités du coin comme les "parched peas", les petits pois noirs trempés dans du vinaigre, du sel et du beurre.
Nathaniel Minigh, 25 ans, d'Orlando, en Floride estime que "pour une ville qui est si froide, les gens sont vraiment chaleureux". "J'adore le jargon anglais. On appelle les frites chips, et le soccer football". "L'autre jour, nous avons rencontré des gens dans un pub qui étaient fans de football américain, et c'était super sympa de tisser des liens autour de quelque chose comme le sport".
Seamus Murphy, 40 ans, qui sert des "parched peas" et des pommes de terre sur un stand de la place du marché, affirme que les étudiants ont apporté un "vrai bourdonnement" à la ville. "Les gens entendent un accent différent, et ils vont à leur rencontre sur la place et leur demandent ce qu'ils font".