Euro de Handball : la France se sort sereinement du piège Croate

les bleus savourent leur victoire
Vainqueurs 27/22 de la Croatie dans le premier match de l'Euro, la bande de Guillaume Gilles a assuré une belle victoire, dans un contexte parfois tendu. Comme aux plus belles heures des duels Franco-Croates, la tension a été très vive en début de seconde période, mais les bleus n'ont pas tremblé.

La France a fait le boulot, tout en maîtrise face à la Croatie. Toujours en tête dans le match avec des pointes à plus cinq, les coéquipiers de Melvyn Richardson ont su se sortir du piège qui commencait à se refermer en fin de première mi temps, lorsque les Croates sont revenus à moins deux avant la pause. Quelques pertes de balles, un peu de fébrilité et l'ambiance est revenue dans une Pick Arena de Szeged, pleine de supporters Croates venus des Balkans en voisins.

A la 46ème minute le tournant du match, avec une triple expulsion, et cette faute de Mandic qui met le feu au parquet suite à une agression sur Quentin Mahé. Des bouteilles volent des tribunes, des briquets, les joueurs en viennent presque aux mains.

Joel Abati notre consultant sur cet Euro n'a rien raté du combat :

" Ca m'a rappelé les belles heures des nos combats d'avant, quand on était allé gagné en Croatie en 2009 au Championnat du Monde. Sur le coup Nicolas Karabatic avait su les faire disjoncter, je me souviens en finale de son face à face avec Balic. 12 ans plus tard Niko a toujours l'expérience pour lui, même si les salles continuent à le siffler. Car contrer Karabatic c'est contrer l'équipe ont du penser les jeunes Croates. Mais je les aime bien, ce sont nos adversaires de toujours, on les a toujours barré vers les grands titres et puis ce sont à la fois des cousins latins mais aussi nos meilleurs ennemis."

Melvyn Richardson, pris dans l'étau Croate entre Léon Susnja et Zvonimir Srna, n'as pas pu souvent se mettre en évidence

La classe des Francais fera le reste en superiorité numérique avec un magnifique but retourné de Ludovic Fabregas pour sa centième sélection, le premier de Benoît Kounkoud le Réunionnais (voir plus bas dans l'article) dans un Euro faisant passer les bleus à plus 4 à douze minutes de la fin, un Vincent Gérard avec 14 arrêts à 41 pour cent d'efficacité dans les buts, et enfin les missiles de Dika Mem à neuf mètres auront plié la rencontre. 

Joël Abati a apprécié devant son poste de Tv, sans être plus inquiet que cela :
" On bien géré cette fin de match, les Croates ont pété un plomb suite aux décisions arbitrales, ils ont voulu être agressifs et ils ont été maladroits. C'est le défaut de leur jeunesse. Nous on a été capables de les faire craquer dans des moments forts. C'est un match combatif, de guerriers, et fluide aussi parfois. J'ai beaucoup aimé."


L'Ukraine pour souffler

La suite pour les bleus ? L'Ukraine se profile samedi à 18 h 30, un match largement à leur portée, d'autant que l'Ukraine a perdu son premier match contre la Serbie largement 23/31.
Le staff va sans doute faire tourner pour le coup, et assurer une victoire qui les propulsera au tour principal.

Joël Abati opine dans ce sens :

Les rotations, Guillaume les fera peut-être sur le prochain match. Il y a eu une baisse de niveau clairement en fin de première mi-temps, heureusement les titulaires ont assuré le resultat mais il faut les faire souffler. Wesley Pardin va peut- être rentrer dans les buts, et Melvyn Richardson pourra avoir plus de temps de jeu. On verra donc un peu plus nos joueurs d'outre-mer. 
On est en deficit d'entraînement, chaque minute de jeu, chaque entraînement va compter pour maintenir le niveau de qualité, nécessaire pour aller loin dans cet Euro."

 

Bleus et fiers, pendant les hymnes

 

5 questions à Benoît Kounkoud, ailier droit de l'équipe de France

Outre-Mer 1ère : Benoît après une nuit de repos, quand on revient sur le match est-ce que tu avais déjà vécu cela ?

Benoît Kounkoud : Avec nos clubs respectifs oui, on avait déjà connu ces ambiances particulières. Il y avait beaucoup de supporters Croates, on jouait à l'extérieur, mais ça fait monter la température et c'est plutôt bien, c'est plutôt excitant et j'aime bien ce genre d'atmosphère. Sur le terrain on reste soudés avec les mecs de l'équipe contre les mecs d'en face et les gens dans les tribunes et ça donne encore plus de force.

 

Ok il y a eu des faits de jeu mais on est des hommes sur le terrain. On répond présent ! Il faut monter en puissance et avancer. On est dans cet état d'esprit là, bleus et fiers !

Benoît Kounkoud, ailier droit équipe de France

 

C'est chaud sur le terrain ! Benoît Kounkoud fait face au trio composé de David Mandic, du géant Zvonimir Srna et de Tin Lucin


OM 1ère : Tu as aussi débloqué ton compteur but dans cet Euro et on a vu tes coéquipiers te féliciter chaudement à la 48ème minute ?

BK : Oui c'est mon premier et les gars étaient hyper contents autour de moi. C'est vrai que j'avais raté un premier tir, et j'avais envie de lancer ma compétition. En plus c'était un moment où il y avait pas mal de tension, il y avait des supporters qui avaient balancé des gobelets de bières sur le terrain, ce but c'est comme une libération. 


OM 1ère : Dans ta manière de marquer, voire de shooter, on a l'impressoin de revoir Luc Abalo poste pour poste dans le même style que lui ?  

BK : Luc Abalo a toujours été un modèle pour moi, on m'a souvent comparé à lui, c'est un mec qui m'a inspiré c'est sûr et me comparer à lui c'est plutôt flatteur. Mais j'ai désormais mon style de jeu et je le travaille.

OM 1ère : On t'a vu rentrer sur une défense 1/5 en poste avancé, c'est inedit pour toi ?

BK :  Pas trop non, je pense que c'est une idée du coach que je me démarque ainsi car en club je fonctionne beaucoup dans ce dispositif là. On l'a travaillé depuis ces dernières semaines pour avoir un système défensif en plus. Et si je suis utilisé dans ce secteur-là, le but est d'être performant, d'apporter à l'équipe et de faire déjouer les adversaires.

OM 1ère : Ca rappelle un célèbre joueur Réunionnais avec des dread locks ?

BK : C'est vrai, Jackson faisait ça, et maintenant c'est à moi de le faire. Je me débrouille bien dans ce dispositif sans me prendre la tête ou me poser des questions, j'essaie juste d'être performant et d'être moi-même.

Mais globalement, tout le monde attendait ce premier match pour lancer la compétition sur de bons rails et consolider notre préparation. On sort de ce match avec une victoire et des certitudes. On va commencer à debriefer et il faut se projeter sur l'Ukraine et penser à la victoire qui nous qualifierait.