Euro de Handball, le Martiniquais Théo Monar prêt "au combat" face au Danemark

Théo Monar déjà mature à 20 ans rêve du titre Européen.
Appelé en renfort en plein tournoi en Hongrie, Théo Monar a été plongé tout de suite dans le grand bain de l’Euro. Le Martiniquais de 20 ans ouvre des grands yeux, mais découvre avec beaucoup d’ambition le haut niveau. Il veut gagner le titre, reste d’abord à battre le Danemark ce mercredi soir.

Outre-mer 1ère : Théo quelles sont tes sensations après les deux premiers matchs disputés, tu es passé par tous les états entre les Pays-Bas, l’Islande et le Monténégro..

Théo Monar : Je me sens bien. Le haut niveau n’est pas simple, mais j’y ai déjà été confronté en club et je sais ce que c’est, mais le plus dur a été de passer du tout au tout. 
On sort de vacances, avec le Covid, je n’ai pas eu la chance de faire la préparation avec l’équipe de France à la Maison du Handball, donc je passe directement des entraînements avec Nantes dans une dynamique de reprise du championnat, au championnat d’Europe où ce sont des matchs de très haut niveau.

OM 1ère : Le match qui arrive contre le Danemark ce mercredi est une finale avant la lettre qu'il vous faut gagner, comment le groupe France prépare cette rencontre capitale ?

Théo Monar : Comme tu l’as dit, il faut gagner et ce n’est pas une finale avant l’heure, c’est d’abord un quart de finale particulier : les Danois sont déjà qualifiés, nous on joue notre survie dans cet Euro. On gagne et on passe ( Ndlr la France est qualifiée si elle ne perd pas contre le Danemark ou si l'Islande ne bat pas le Monténégro) 
On a très bien préparé le match, on travaille ça avec la vidéo et on échange pas mal entre nous les joueurs, que ce soit à l’entraînement, mais aussi en dehors.
 

On se parle tous, on est prêts à livrer un gros combat car ce sera un match compliqué face à une grande équipe du Danemark. On y est.

Théo Monar, pivot équipe de France

 

OM 1ère : Ton intégration dans le groupe se passe comment ? Tu es dans le grand bain même si tu as déjà connu ça en Ligue des Champions avec Nantes. L’Euro est grisant, le maillot bleu représente quoi à tes yeux ?

Théo Monar : Mon intégration n’a pas duré longtemps, ça s’est déroulé en moins de dix minutes, car à peine arrivé, j'ai dû me plonger dans le travail de préparation du match contre les Pays-Bas. Pour répondre à ce que tu me demandes, je connais plus ou moins personnellement la plupart des gars, c’est toujours un plaisir de travailler avec eux et de les côtoyer.
C’est pour moi une fierté de représenter l’équipe de France et d’être appelé, de porter ce beau maillot bleu.
 

Théo le conquérant rêve de titre Européen

 

OM 1ère : Je suppose que pour ta première compétition officielle tu as envie de ramener quelque chose, on rêve de quoi quand on a 20 ans ?

Théo Monar : C’est ma première à 20 ans peut-être, mais je ne vais pas répondre par rapport à mon âge. Je suis un compétiteur, je sais que l’équipe de France est une très grande équipe, si ce n’est la plus grande.  
 

Je suis là pour me dépasser et aider l’équipe à atteindre ses objectifs. Moi je vise un titre comme la plupart de mes coéquipiers, je ne vais pas me cacher.

Théo Monar, pivot équipe de France

 

OM 1ère : Tu es né en Martinique, est ce que peux-tu nous résumer ton parcours ?

Théo Monar : J’ai fait des séances d’essais sans être en club avec un ami quand j’étais gamin, et ça m’a plus. Après, je suis arrivé dans l'Hexagone avec mes parents où j’ai commencé réellement à la Rochelle, j’y ai fait mes classes. Puis je suis passé par le pôle de Poitiers, et enfin le HBC Nantes où je suis depuis l’âge de 16 ans.

Une grande partie de ma famille est en Martinique : ma tante et mes cousins et cousines à Fort-de-France, ma grand-mère au Morne Rouge et mon oncle avec cousins et cousines en Guadeloupe. Bien sûr ils me soutiennent, ce sont mes premiers supporters.

OM 1ère : En équipe de France tu as retrouvé Wesley Pardin et Mathieu Grébille, tu as parlé du pays avec eux ? Vous vous connaissiez ? Vous avez reformé le clan des Martiniquais dans l’équipe de France ?

Théo Monar : On a discuté de plein de choses avec Wesley et Mathieu. Wes savait que j’étais originaire de là-bas. Je le connaissais sur les terrains de handball mais pas personnellement. On discute très bien entre nous car il y a bien sûr cette affinité.
On a un feeling particulier nous les Antillais mais on ne forme pas de clan car tout le monde s’entend bien avec tout le monde. Wes, Mathieu et moi on est avec l’ensemble du groupe sans faire de distinction.

OM 1ère : Sur les deux matchs que tu as joué (Islande et Monténégro) parle-nous de choses ou  d'images qui t’ont marqué sur le plan sportif, c’est du haut niveau ?

Théo Monar : Oui te les énumérer comme ça c’est difficile, j’ai plein d’images et de sensations en tête. J’ai eu la chance de jouer avec Nantes devant 10000 personnes, mais il y avait plus de 11000 personnes lors du match contre l’Islande. Ça montre l’envergure de ce Championnat d’Europe. Toute cette organisation c’est plein de choses qui prouvent qu’on est dans l’élite du handball, et c’est plaisant de participer à cette compétition.

OM 1ère : As-tu plus d’affinités avec certains joueurs qu’avec d’autres ? Comment se passe le mélange anciens nouveaux ?

Théo Monar : La cohabitation avec les plus anciens se passe très très bien, il n’y pas de distinction  entre nouveaux et anciens car on est tous là avec cette équipe de France pour le même objectif.

Il faut se servir des forces de chacun, la fougue de la jeunesse et l’expérience des anciens nous permet d’avancer et de travailler correctement. Ce mélange qui donne un si beau groupe va nous permettre d’aller loin dans cette compétition je l’espère vraiment  

Théo Monar, très à l'aise en attaque, ici face au gardien Monténégrin Nebojsa Simic.

 

Guillaume Gille ne tarit pas d'éloges sur son jeune joueur, l'entraîneur de l'équipe de France le suit depuis longtemps, la présence de Théo Monar est tout sauf une surprise :

" On le connaît bien. Malgré son jeune âge, au niveau national comme au niveau des compétitions européennes avec son club, il a réussi à cumuler du temps de jeu dans un contexte difficile. Dans une équipe, le HBC Nantes, qui possède un effectif riche et fourni, il a su montrer de la qualité : aussi bien au niveau de sa capacité à défendre au centre, mais également de par son physique en pivot où il est souvent un point d'ancrage fort dans le jeu d'attaque Nantais. 

C'est quelqu'un qui avance, qui reste encore perfectible, très jeune et inexpérimenté au niveau international, mais Théo est un garçon qui depuis quelques mois, a été associé à nos différents stages en équipe de France. On est ravis de pouvoir compter sur lui dans ce moment particulier."