Eurobasket-2022 : les Bleus surclassent la Pologne 95 à 54 et décrochent leur billet pour la finale

Le basketteur guadeloupéen Rudy Gobert lors du match contre la Pologne, le 16 septembre 2022.
L'équipe de France masculine de basket, vice-championne olympique à Tokyo, s'est brillamment qualifiée pour la finale de l'Euro-2022 en survolant sa demi-finale contre la Pologne (95-54), vendredi à Berlin. Avec le Guadeloupéen Rudy Gobert et le Martiniquais Andrew Albicy, tous deux très en forme.

Les Bleus, dont le seul titre européen remonte à 2013, affronteront en finale dimanche l'Allemagne ou l'Espagne, opposées dans la seconde demi-finale dans la soirée (20h30). Les basketteurs français, intraitables en défense, ne sont plus qu'à un pas de la médaille d'or à l'Eurobasket-2022. Neuf ans après leur premier et seul titre international, voilà les hommes de Vincent Collet à une marche d'un deuxième sacre dimanche (20h30). Mais sans doute la plus haute à la mesure de leur parcours.

Deux miracles en huitième et en quart 

Il leur faudra enjamber l'Allemagne ou l'Espagne qui se disputent l'autre place en finale dans la soirée. Le résultat de cette demie offrira donc soit un choc face à une Nationalmannschaft transcendée dans sa capitale et supérieure aux Bleus en phase de groupes (76-63), soit un classique du basket européen contre la rivale Roja, si souvent assassine des rêves tricolores.

Après deux prolongations arrachées grâce à deux miracles en 8e de finale face à la Turquie et en quart de finale face à l'Italie, cette fois les vice-champions olympiques n'ont jamais tremblé, emmenés par leur intérieur Guerschon Yabusele, auteur de son record de points en sélection (22). La Pologne, maladroite (32% de réussite au total) et muselée, était déjà reléguée à 16 points à la mi-temps (34-18).

La bande d'Evan Fournier (10 points) a suivi le sillage de son triple meilleur défenseur de NBA (2018, 2019 et 2021), Rudy Gobert (6 pts et 6 rbds), qui a collectionné les contres dans le deuxième quart-temps (3). L'écart vite creusé, les cadres ont même pu se reposer puisqu'un seul joueur a passé plus de 20 minutes sur le parquet.

Les faiblesses, en particulier les pertes de balles (7 dans la première reprise), restent là mais "il faut vivre avec", s'était résigné le sélectionneur Vincent Collet. "On n'a pas toutes les qualités mais en tout cas, on ne lâche pas", positivait-il. Ses joueurs ont des défauts mais une défense. Une aide du destin aussi. Ils attendaient en quart la Serbie de Nikola Jokic, ils ont eu l'Italie. Ils attendaient en demie la Slovénie de Luka Doncic, ils ont eu la Pologne. Et les vice-champions olympiques n'ont pas laissé passer cette "belle opportunité", dixit Vincent Collet, de filer en finale.

Invités inopinés Polonais

"On n'a jamais défendu comme ce soir depuis le début du tournoi, ils ne pouvaient pas attaquer. On a eu beaucoup de réussite en deuxième mi-temps", a analysé sur la chaîne W9 le sélectionneur après la rencontre. Certes, les invités inopinés Polonais ont fait tomber le phénomène slovène Luka Doncic, tenant du titre, mais cet exploit signait leur première irruption dans le dernier carré depuis 51 ans. Quand les basketteurs français ne l'ont manqué qu'une fois en cinq éditions depuis 2011.

Cette troisième finale de Championnat d'Europe en onze ans (sur quatre au total) dit quelque chose du réservoir actuel du basket français, toujours au sommet sans être au complet. Synonyme de septième médaille en treize ans de mandat de Vincent Collet, cette finale dit beaucoup également du bilan du Normand.