Explosions à Beyrouth : l'émotion des Libanais installés en Outre-mer

Un panache de fumée dans le ciel de Beyrouth (Liban) après une forte détonation dans le secteur du port, mardi 4 août 2020.
Depuis la fin du XIXème siècle, de nombreux Libanais se sont installés en Outre-mer, notamment aux Antilles et à la Réunion. Malgré la distance avec leur pays d'origine, ils sont nombreux à être ébranlés par les explosions qui ont détruit une partie de sa capitale, Beyrouth, mardi soir.
Deux jours après les fortes explosions qui ont ravagé Beyrouth - faisant une centaine de morts, 4000 blessés et près de 300.000 sans-abris - l'émotion est toujours vive, notamment chez les Libanais installés loin de leur pays d'origine.

En Guadeloupe, à presque 10.000 kilomètres du Liban, les membres de la diaspora sont sous le choc, contraints d'assister à la "tragédie" de loin. Impuissants, comme ce commerçant de Pointe-à-Pitre qui préfère rester anonyme :
 

Je n'ai même pas envie de travailler depuis que j'ai entendu la nouvelle. Je vois ces gens là-bas qui ont beaucoup de problèmes, et je ne peux rien faire pour les aider... J'ai mes parents qui sont là-bas !


Ils sont nombreux à avoir toujours des membres de leur famille ou des amis au pays du Cèdre. "Lorsque j'ai vu les images [des explosions] j'ai pleuré, explique cet autre commerçant. C'est quelque chose de grave, c'est catastrophique..."

Regardez le reportage de Guadeloupe la 1ère :
 

La communauté libanaise s'est installée en Guadeloupe il y a 150 ans et a participé au développement de l'île, et en particulier à celui de Pointe-à-Pitre. Elle compte désormais environ 4.000 personnes.

D'autres, se sont établis sur l'île voisine, en Martinique. Pour ces grossistes en boissons, la soirée de mardi a été rythmée par l'inquiétude d'avoir des nouvelles de leurs proches à Beyrouth :
 

A la Réunion, des Libanais se sont installés dans un autre océan, mais ils partagent la même émotion et la même douleur que leurs concitoyens dans les Caraïbes. "La ville est complètement anéantie, selon Michel Saad. C’est vraiment un sentiment de désespoir, dans le sens où on connait tous des gens qui sont blessés ou morts."

L'écrivain vit à la Réunion depuis 1972 mais a encore des liens très forts avec son Liban natal. Face à l'ampleur de la catastrophe, il reste malgré tout optimiste : "les Libanais sont très solidaires et sauront sortir de cette catastrophe".