Au-delà de la vitrine reggae et de son icône Bob Marley, toute la diversité musicale de la Jamaïque est à découvrir à la Philharmonie de Paris, où s'ouvre mardi l'exposition "Jamaica Jamaica!".
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"Le reggae est la musique jamaïcaine la plus populaire. C'est l'arbre qui cache la forêt. Je voulais donc explorer la forêt. J'avais à coeur de montrer sa richesse et sa diversité, tout ce que la Jamaïque a créé comme inventions pour les musiques urbaines d'aujourd'hui, du rap à l'électro", commente Sébastien Carayol, commissaire de l'exposition. Le parcours en sept étapes, chronologique et thématique, propose de retracer l'évolution musicale, mais également sociétale et politique de la Jamaïque.
Devenue une colonie britannique en 1670, elle devint presque aussitôt une plaque tournante de la traite des Noirs jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1838. Artistiquement, la Jamaïque s'est construite en réaction à ce passé douloureux.
Que ce soit les premiers instruments de percussions, la guitare électrique en forme de fusil-mitrailleur M16 du musicien Peter Tosh, la console de mixage MC1 de l'ingénieur du son King Tubby ou les sound systems de pionniers comme V Rocket, Sébastien Carayol a dû faire preuve de persuasion pour se les faire prêter.
"La Jamaïque ne fait pas confiance aux institutions. Cela a pris un certain temps pour les convaincre, leur expliquer ce qu'est une exposition, en quoi c'est important", explique-t-il. Parmi les trouvailles dont il est le plus fier : ce panneau d'un disquaire des années 70 dont il a mis des heures à retrouver les morceaux au milieu de débris et d'araignées.
"J'ai voulu inviter la Jamaïque à parler d'elle-même, affirme Sébastien Carayol. Dans chaque salle on a des oeuvres d'artistes locaux qui n'ont jamais exposé en Europe, comme David Pottinger ou Evadney Cruickshank, qui donnent une idée de la richesse picturale de ce pays".
Si l'activiste Marcus Garvey et l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié sont devenus des symboles de résistance convoqués dans la musique jamaïcaine, Bob Marley fut son plus grand ambassadeur. Une salle résume les origines du rastafarisme, ce mouvement spirituel indissociable du reggae. Une autre est consacrée à l'icône Marley, mais en s'attardant sur l'endroit où il a grandi avec ses amis Peter Tosh et Bunny Livingston, futurs Wailers.
Plusieurs concerts se tiendront autour de l'exposition. Notamment "Jamaican Revue" qui réunira le 21 avril plusieurs générations de musiciens sous le patronage de l'emblématique Lee "Scratch" Perry. Par ailleurs, tous les vendredis, la Philharmonie accueillera des DJ sets (19h-21h) et une web-radio (radiojamaica.fr) diffusera sans discontinuer de la musique jusqu'au 13 août, dernier jour de "Jamaica Jamaica!".
Devenue une colonie britannique en 1670, elle devint presque aussitôt une plaque tournante de la traite des Noirs jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1838. Artistiquement, la Jamaïque s'est construite en réaction à ce passé douloureux.
Du mento au dancehall
Du mento, première forme de musique créole jamaïcaine apparue à la fin du 19e siècle, au dancehall, né au début des années 1980 et qui désigne le lieu où on danse, en passant par le ska, le reggae et les sound systems, ces enceintes qui pullulent dans les rues de Kingston, tous ces courants sont présentés dans l'exposition à travers de rares objets, photographies, films et vêtements.Que ce soit les premiers instruments de percussions, la guitare électrique en forme de fusil-mitrailleur M16 du musicien Peter Tosh, la console de mixage MC1 de l'ingénieur du son King Tubby ou les sound systems de pionniers comme V Rocket, Sébastien Carayol a dû faire preuve de persuasion pour se les faire prêter.
"La Jamaïque ne fait pas confiance aux institutions. Cela a pris un certain temps pour les convaincre, leur expliquer ce qu'est une exposition, en quoi c'est important", explique-t-il. Parmi les trouvailles dont il est le plus fier : ce panneau d'un disquaire des années 70 dont il a mis des heures à retrouver les morceaux au milieu de débris et d'araignées.
"J'ai voulu inviter la Jamaïque à parler d'elle-même, affirme Sébastien Carayol. Dans chaque salle on a des oeuvres d'artistes locaux qui n'ont jamais exposé en Europe, comme David Pottinger ou Evadney Cruickshank, qui donnent une idée de la richesse picturale de ce pays".
Rastafarisme
Le visuel de l'exposition a été confié à Danny Coxson, un artiste de rue réputé pour ses peintures murales. Issu du ghetto, il a été invité à réaliser in situ des grandes fresques et des petits portraits. Le graphisme est aussi mis en avant dans une salle où trônent des panneaux de bois peints à la main. Habituellement cloués aux arbres et poteaux électriques, ils annoncent les chaudes soirées sound system avec des typographies criardes et des formules en patois souvent racoleuses.Si l'activiste Marcus Garvey et l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié sont devenus des symboles de résistance convoqués dans la musique jamaïcaine, Bob Marley fut son plus grand ambassadeur. Une salle résume les origines du rastafarisme, ce mouvement spirituel indissociable du reggae. Une autre est consacrée à l'icône Marley, mais en s'attardant sur l'endroit où il a grandi avec ses amis Peter Tosh et Bunny Livingston, futurs Wailers.
Plusieurs concerts autour de l'exposition
A Trenchtown, ils font face à une violence quotidienne. "Tout ce qu'ils chantent, c'est cette vie. On prête à Marley des qualités de géopoliticien, mais il chante sur son quartier, sur la guerre qui se déroule dans ses rues. Une fois qu'il devient une star internationale, chacun s'approprie son message", éclaire Sébastien Carayol.Plusieurs concerts se tiendront autour de l'exposition. Notamment "Jamaican Revue" qui réunira le 21 avril plusieurs générations de musiciens sous le patronage de l'emblématique Lee "Scratch" Perry. Par ailleurs, tous les vendredis, la Philharmonie accueillera des DJ sets (19h-21h) et une web-radio (radiojamaica.fr) diffusera sans discontinuer de la musique jusqu'au 13 août, dernier jour de "Jamaica Jamaica!".