Les faits racistes et xénophobes ont augmenté de 130% en 2019

"Touche pas à mon pote", l'un des slogans de l'association SOS Racisme.
Le nombre de faits racistes et xénophobes, pour une large partie des menaces, a très fortement augmenté en 2019 avec une hausse de plus de 130%, selon un bilan du ministère de l'Intérieur rendu public dimanche.
 
Après avoir enregistré un repli sur les deux dernières années, les faits racistes et xénophobes ont augmenté en 2019, avec 1 142 faits comptabilisés contre 496 en 2018. "Pour l'essentiel, ces faits relèvent de la catégorie des 'menaces' (977)", recense la place Beauvau.

Pour Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, et Laurent Nunez, secrétaire d’État, "les expressions et les actes de haine, qu’ils visent une origine ou une appartenance religieuse, qu’ils prennent la forme de la violence physique ou relèvent de la menace verbale, constituent une atteinte intolérable à notre projet commun, aux fondements de notre pacte social et républicain."
 

Les religions visées

L'Intérieur constate également une hausse des faits à caractère antisémite, 687 en 2019 contre 541 l'année précédente, soit une augmentation de 27%. Ces derniers faits se décomposent en 151 "actions", une catégorie qui regroupe les atteintes aux personnes et aux biens comme les dégradations, vols ou violences physiques, et 536 "menaces" à l'instar de propos ou gestes menaçants, inscriptions, tracts, courriers, détaille le ministère de l'Intérieur. "La hausse des faits antisémites en 2019 s'explique exclusivement par l'augmentation des menaces, à hauteur de 50% par rapport à 2018, les actions ayant quant à elles diminué de 15%. Les faits les plus graves, les atteintes aux personnes, sont même en net recul, de 44%", fait valoir le ministère.

Selon le bilan de la place Beauvau, le nombre de faits "antichrétiens" est toujours le plus important du total des actes et faits antireligieux mais il est "stable". Les 1.052 faits recensés se décomposent en 996 actions et 56 menaces. "Les actions décomptées consistent essentiellement en atteintes aux biens à caractère religieux", commente l'Intérieur. Les faits antimusulmans demeurent "relativement faibles" (154 faits, qui se décomposent en 63 actions et 91 menaces), mais ils sont en hausse par rapport à 2018 (100 faits). "Là encore, l'essentiel des actions concernent des atteintes aux biens religieux", souligne le ministère dans un communiqué.