L’un est chanteur lyrique et forme le Di Falco Quartet. Les deux autres artistes, Josiane Antourel, Yna Boulangé, sont danseuses. Leurs deux spectacles sont programmés au festival d’Avignon dans le même théâtre, La Chapelle du verbe incarné.
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Ils viennent d’horizons différents. Le premier est chanteur lyrique, habitué à fréquenter les opéras avec ses musiciens, pianiste, batteur, contrebassiste et forme le Di Falco Quartet. Les deux autres artistes, Josiane Antourel, Yna Boulangé, sont danseuses. Leurs deux spectacles sont programmés au festival d’Avignon dans le même théâtre, La Chapelle du verbe incarné. Et peuvent donner lieu à des surprises.
Edouard Glissant (1928-2011) aimait détourner cette expression cliché pour en faire une vertu. Pour le penseur et poète martiniquais, il y a "lieu commun quand une pensée du monde rencontre une autre pensée du monde" (Traité du Tout-Monde, Poétique IV, 1992). Avignon, est donc un beau lieu commun où se croisent des imaginaires, des utopies, des expressions artistiques porteuses de visions du monde diverses.
Ce lieu de création bouillonnant favorise les rencontres, où chaque année les artistes aiment autant l’accueil du public, bien entendu, que l’intérêt des professionnels qui vont leur assurer une année de programmation. Mais leur troisième objectif n’est pas anodin : se rencontrer eux-mêmes.
Exemple avec Fabrice di Falco dont les cinq représentations sont terminées. L’artiste lyrique italo-martiniquais est venu faire un petit tour, intéressé par le théâtre. La version brève de son opéra-biguine lui a permis de prendre ses marques comme récitant en prose d’une relation épistolaire entre divers morceaux chantés. Cela lui a permis de prodiguer son talent sans forcer s’amusant en cabot à plaire au public ou à l’inviter pour un pas de danse… Forcément lyrique.
Parmi ses partenaires d’improvisation Josiane Antourel et Yna Boulangé. Leur impro en coulisses nous a permis d’apprécier toutes le potentiel de création commune à l’avenir. Chant lyrique et danse peuvent se conjuguer à merveille.
Josiane Antourel et Yna Boulangé dans "Cri de mes racines" ont offert une prestation elle-aussi mélangée puisque vidéos et textes accompagnaient leur chorégraphie. Elles prolongent le travail du chorégraphe disparu Jean-François Colombo.
Mais les spectateurs étaient partagés : la danse doit elle être accompagnée de films qui redoublent ce que la chorégraphie propose ? Comment un beau texte doit-il lui aussi co-exister avec les pas de danse ?
Le spectateur trouve son plaisir dans la danse même. La curiosité d’Yna Boulangé au contact de son aînée est touchante. Josiane Antourel est un modèle de grâce à la fois douce et féline.
Toutes deux prennent leur ampleur sur un chant de la magnifique Toto Bissainthe, avec ce qui, sans doute les appelle, un geste en suspens… Comme un "tomber en l’air".
"Opéra biguine", avec Fabrice di Falco, Jonathan Goyvaertz, Julien Leleu et Aurélien Pasquet, c’est fini pour ce festival. Le conte musical créole «Begin the Beguine» tourné dans le cadre des ruines du Grand Théâtre de Saint-Pierre en Martinique sera diffusé le lundi 16 juillet 2019 à 00h05 sur France Ô.
"Cri de mes racines" en une phrase :
Deux danseuses de deux générations différentes mettent en scène la transmission des gestes entre Haïti et la Martinique et interrogent cet héritage en accompagnant leur chorégraphie de séquences filmées et de textes de l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert."Opéra-biguine" en une phrase :
Faire revivre l’atmosphère enjouée des soirées à Saint-Pierre de la Martinique avant l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 par un mélangé de deux expressions musicales et chantées en version courte.Critique
Avignon, "lieu commun" ?Edouard Glissant (1928-2011) aimait détourner cette expression cliché pour en faire une vertu. Pour le penseur et poète martiniquais, il y a "lieu commun quand une pensée du monde rencontre une autre pensée du monde" (Traité du Tout-Monde, Poétique IV, 1992). Avignon, est donc un beau lieu commun où se croisent des imaginaires, des utopies, des expressions artistiques porteuses de visions du monde diverses.
Ce lieu de création bouillonnant favorise les rencontres, où chaque année les artistes aiment autant l’accueil du public, bien entendu, que l’intérêt des professionnels qui vont leur assurer une année de programmation. Mais leur troisième objectif n’est pas anodin : se rencontrer eux-mêmes.
Improvisations, art lyrique et danse contemporaine
Le festival d’Avignon fait se rencontrer des artistes par le projet d’un lieu, ainsi La Chapelle du verbe incarné qui invite des compagnies d’outre-mer, mais aussi par des projets d’artistes eux-mêmes.Exemple avec Fabrice di Falco dont les cinq représentations sont terminées. L’artiste lyrique italo-martiniquais est venu faire un petit tour, intéressé par le théâtre. La version brève de son opéra-biguine lui a permis de prendre ses marques comme récitant en prose d’une relation épistolaire entre divers morceaux chantés. Cela lui a permis de prodiguer son talent sans forcer s’amusant en cabot à plaire au public ou à l’inviter pour un pas de danse… Forcément lyrique.
Josiane Antourel et Yna Boulangé, partenaires d’improvisation
Fabrice di Falco nous a assuré qu’il reviendrait l’an prochain avec un projet pour les trois semaines de festival. Ce qui lui demandera un travail spécifique, le théâtre n’ayant pas les dimensions d’un opéra et sa maîtrise lui permettra de dépasser certaines apparentes facilités…Parmi ses partenaires d’improvisation Josiane Antourel et Yna Boulangé. Leur impro en coulisses nous a permis d’apprécier toutes le potentiel de création commune à l’avenir. Chant lyrique et danse peuvent se conjuguer à merveille.
Poème visuel pour Haïti
Josiane Antourel et Yna Boulangé dans "Cri de mes racines" ont offert une prestation elle-aussi mélangée puisque vidéos et textes accompagnaient leur chorégraphie. Elles prolongent le travail du chorégraphe disparu Jean-François Colombo.
Un chant du corps, un poème visuel dédié à Haïti, aux combats contre un système hostile. Cette offrande puise ses forces dans les gestes quotidiens traditionnels de la Martinique.
Jean-François Colombo, chorégraphe
Mais les spectateurs étaient partagés : la danse doit elle être accompagnée de films qui redoublent ce que la chorégraphie propose ? Comment un beau texte doit-il lui aussi co-exister avec les pas de danse ?
Le spectateur trouve son plaisir dans la danse même. La curiosité d’Yna Boulangé au contact de son aînée est touchante. Josiane Antourel est un modèle de grâce à la fois douce et féline.
Toutes deux prennent leur ampleur sur un chant de la magnifique Toto Bissainthe, avec ce qui, sans doute les appelle, un geste en suspens… Comme un "tomber en l’air".
Pratique
"Cri de mes racines", avec Josiane Antourel et Yna Boulangé, La Chapelle du verne incarné, 15h05, jusqu’au 27 juillet. Relâches les 18 et 25 juillet."Opéra biguine", avec Fabrice di Falco, Jonathan Goyvaertz, Julien Leleu et Aurélien Pasquet, c’est fini pour ce festival. Le conte musical créole «Begin the Beguine» tourné dans le cadre des ruines du Grand Théâtre de Saint-Pierre en Martinique sera diffusé le lundi 16 juillet 2019 à 00h05 sur France Ô.