Avec son deuxième EP intitulé Morning rain, la jeune chanteuse aux origines guadeloupéennes, inspirée par le jazz, le funk, la pop et les musiques caribéennes, confirme tous ses talents pour la composition et l’interprétation. Projets, concerts, elle se raconte dans l’Oreille est hardie.
Pour ce dernier numéro de la saison de L’Oreille est hardie, Maë Defays (prononcez De-fa-iss) est venue avec deux petits cadeaux, deux titres en live, guitare et voix, interprétés en toute simplicité et "comme à la maison". Si elle n’a pas l’air de subir la pression du fameux deuxième album, c’est peut-être parce qu’il a été conçu dans le même temps que le précédent.
En fait, avoue-t-elle malicieuse, tous les titres ont été composés entre ses 18 et 21 ans (elle en a 25) et l’idée était de sortir alors un double album. Après mûre réflexion avec son entourage, sortira d’abord Whispering - qui comportait les titres les plus pop avec ce soupçon de jazz qui la caractérise - puis il y a quelques jours, cet album Morning rain avec ses chansons principalement écrites en anglais pour donner à l’ensemble de ce nouvel opus des allures plus soul et jazz… Comme celui qui donne son titre à l’album, écoutez voir :
Anglais, français, créole
Des titres portés par la voix fluide et aérienne de Maë qui s’accorde aussi bien à la langue de Shakespeare qu’à celle de Molière même si elle avoue que, pour elle, il est plus difficile de faire swinguer le français… Et le créole ? À entendre le titre Kreyol, issu du premier album et ci-écrit avec le musicien Chris Combette, elle devrait s’y essayer plus souvent… Mais c’est en projet : son créole n’étant pas une langue suffisamment fluide pour qu’elle puisse y évoluer facilement, malgré tout, elle s’y glisse joliment et peut-être, les albums suivants verront d’autres titres chantés en créole ?
Sa mère est originaire de la Guadeloupe et elle-même y a vécu quelques temps quand elle avait dix ans et en garde plus que des souvenirs : des influences musicales où se mêlent Edith Lefel, Malavoi, Kassav, Tony Chasseur, Beethoven Obas et au-delà des Caraïbes, la musique et les rythmes brésiliens. Ajoutez dans le shaker, Ella Fitzgerald, Esperanza Spalding, Érika Badu ou encore Sade ou Michael Jackson et vous obtiendrez un mix hétéroclite, certes mais comme le dit en substance la jeune chanteuse : pourquoi choisir ? En concert comme dans ses disques, pourquoi ne pas convier à une multitude de voyages ? Quitte à perdre un peu son public mais qu’elle rattrape aisément par l’authenticité de ce qu’elle a à donner.
Des projets et des retours sur scènes
Reprendre le chemin des concerts, c’est le projet immédiat de Maë Defays avec en ligne de mire notamment le 28 juillet prochain la scène du festival Jazz à Juan et d’autres moments live espérés à partir de la rentrée prochaine. Et d’ores et déjà en tête, l’idée d’un troisième album que les périodes de confinements et de restrictions ont incidemment aidé à confectionner. Déjà une quinzaine de morceaux ont été composés avec cette fois ci des thèmes et thématiques un peu plus "engagés" : la défense de l’environnement, l’importance d’être descendant d’esclaves.
Un peu plus éloignés des considérations de ses deux premiers qui évoquaient pour l’essentiel, directement ou indirectement, le passage de l’adolescence à l’âge adulte… Du haut de ses 25 ans, la voilà prête à séduire de sa voix jazzy, de ses ballades et autres compositions le public en sillonnant les scènes d’Europe et du monde, sans oublier bien sûr les Outre-mer. Découvrez d’ailleurs la version acoustique live de son titre Kreyol, interprété, en créole donc, spécialement pour L’Oreille est hardie :
Et écoutez ou découvrez Maë Defays dans L’Oreille est hardie. Tendez l’oreille, c’est par ICI
ou par là :