"On a l’impression d’y être !" Carole est ravie. Elle est venue à la foire de Paris avec Rolande, une amie. Les deux soixantenaires sont originaires de Fort-de-France et habitent en région parisienne. Spécialités créoles, produits de beauté, vêtements, spectacles… On trouve de tout dans les allées surchauffées de la foire. "On retrouve le folklore de chez nous, heureusement que les Antilles sont là pour mettre l’ambiance !", sourit Rolande, en haussant la voix pour couvrir la musique et en désignant, à quelques mètres d’elle, des danseurs en pleine représentation.
"On vient chaque année, ça nous fait plaisir de revenir", explique Noélie, antillaise elle aussi. Cette édition de la foire de Paris, la 116e, est la première depuis deux ans. L'évènement a été annulé en 2020 et 2021 à cause de la situation sanitaire. "L’idée c’est de rencontrer des gens qui sont sur place et surtout d’acheter des produits locaux qui sont très difficiles à trouver ici en métropole".
Raphaël fabrique des bijoux à la main. Il est installé en Guadeloupe, mais vient "de temps en temps en métropole, parce qu’il y a un grand marché pour l’artisanat antillais". C’est la première fois qu’il est exposant à la foire. S’offrir un stand coûte cher, mais le créateur ne regrette pas son investissement. "C’est une vitrine. Ça dépend de ce qu’on appelle cher, mais en termes de retour sur investissement, ça ne coûte pas cher. Il y a toujours du monde qui passe." Ravi de l’expérience, Raphaël est sûr de revenir l’année prochaine.
Faire connaître les territoires
Babette et Gilles dénotent, eux, dans les allées avec leurs immenses sacs à dos de randonnée. Le couple est venu spécialement de Bordeaux pour récupérer des objets qu’ils ont repérés lors d’un voyage à Kourou, en décembre dernier. Les sacs à dos serviront notamment à transporter un immense ciel de case, une pièce de bois circulaire typique de l’artisanat amérindien. "On retourne un peu à Kourou, c’est sympa de rencontrer à nouveau des gens qu’on a connus là-bas", explique Babette.
C’est à Solène Saibou que le couple de bordelais a acheté l’objet. Tissus, statues zoomorphes, poteries… La jeune femme et son compagnon tiennent un stand dédié à l’artisanat guyanais. "On est venu avec différents objets, on a essayé de représenter toutes les ethnies, on a essayé de représenter tous les peuples qu’il y a sur notre territoire." Les commerçants sont là pour vendre, mais pas que. "Au-delà du fait de vendre c’est l’échange qui est important. Parfois on ne parle pas d’artisanat, on parle des balades en forêts, on essaye de faire de la pub pour notre Guyane, détaille la jeune femme, visiblement ravie. Ça marche parce j’ai plein de gens qui m’ont dit et ‘ça nous fait voyager et on va venir en Guyane !'"
Les visiteurs ont jusqu’au 9 mai pour visiter la foire.