Les Bleues doivent "travailler ensemble" et "se concentrer sur le foot", sans se laisser perturber par les débats sur les choix de la sélectionneuse, affirme à l'AFP l'attaquante d'Everton Valérie Gauvin. La Réunionnaise est persuadée que la France a "le potentiel" pour remporter l'Euro-2022.
Question : Vous avez manqué plusieurs stages la saison dernière sur blessure, puis à cause des restrictions de déplacement liées au Covid-19. Etiez-vous inquiète à l'idée de voir les Bleues s'éloigner ?
Valérie Gauvin : "On peut toujours s'inquiéter quand on ne joue pas. La coach fait ses choix, il y a du turn-over pour voir des joueuses et construire un groupe. Ça fait partie du jeu, il faut travailler et 'performer' en club pour continuer à être appelée (...) C'était compliqué parce qu'on a toujours envie de venir représenter son pays, c'est toujours une fierté, des émotions particulières. On travaille tous les jours pour que cela continue."
Représenter son pays, c'est toujours une fierté, des émotions particulières.
Votre dernier but avec les Bleues remonte à près d'un an, fin octobre, cela vous démange ?
"Oh oui, depuis un moment! Durant ce stage, j'espère pouvoir apporter le meilleur à l'équipe et pouvoir marquer, ce serait le top pour moi et pour l'équipe."
On vous a souvent comparé à Olivier Giroud, avant-centre réputé pour son sens du sacrifice. C'est ce profil qui, chez vous, plaît à la sélectionneuse Corinne Diacre ?
"Je pense que oui, sinon je ne serais pas là (rires). Je donne toujours le maximum, notamment dans le travail défensif car les attaquants sont la première ligne de défense. Je fais du pressing pour que l'adversaire fasse du jeu long, mette le ballon en touche ou qu'on le récupère derrière. Les gens ne regardent pas forcément cela, on aime bien le jeu technique, alors que là, ce sont des jeux de l'ombre. C'est un travail difficile mais on doit le faire pour l'équipe."
Quelle est votre relation avec la sélectionneuse?
"Très bonne, ça se passe bien. Il y a des discussions quand il faut en avoir. Sur des questions tactiques ou autre, on peut échanger s'il y a des choses incomprises. Elle nous donne des réponses pour trouver des solutions sur le terrain. Et je donne le maximum pour essayer de répondre le mieux possible à ses attentes."
De l'extérieur, elle est parfois décrite comme distante avec ses joueuses. C'est exact?
"Non, pas du tout. Chaque personne est différente, on ne réagit pas de la même manière. Je ne connais pas les relations particulières avec chaque joueuse, il y a eu beaucoup de changements aussi depuis le début. Aujourd'hui il y a plus de facilités à discuter, elle est complètement ouverte à la discussion."
L'Euro a lieu dans 10 mois en Angleterre. L'équipe de France est-elle armée pour remporter enfin un premier titre ? Faites-vous partie des favorites ?
Favorites, je ne pourrais pas dire ça, mais en tout cas on a le potentiel pour.
"On va travailler dans l'année qui nous reste pour se préparer. Il y a des matches importants d'abord en qualification pour la Coupe du monde 2023 (en Grèce et en Slovénie les 17 et 21 septembre, ndlr). On pense d'abord à ça, et ensuite à l'Euro."
La saison dernière, des tensions étaient apparues après la non sélection d'Amandine Henry. Vous aviez reconnu que le climat était parfois "pesant". Est-ce toujours le cas? En parlez-vous entre joueuses ?
"Non, ce n'est pas un sujet. Il y a un groupe qui a été retenu, on doit faire avec, on a des matches à préparer. Ce n'est pas à nous de commenter cette situation, on doit se concentrer sur le foot et apporter le meilleur. La coach fait ses choix, il y a un groupe et on doit travailler ensemble pour gagner les matches et se préparer pour l'année prochaine."