Comme un symbole, il fallait que cette saison connaisse son épilogue lors du sommet PSG-OL, l'affiche la plus attendue de la D1 féminine, celle qui cristallise le plus les tensions, celle qui résume aussi l'écart qui sépare le champion de son dauphin.
Aux côtés de la capitaine Wendie Renard, trois autres joueuses Ultramarines, toutes attaquantes : Delphine Cascarino, guadeloupéenne, Emelyne Laurent, martiniquaise et la réunionnaise Melvine Malard.
La saison dernière, pour la première fois en quinze ans, le champion s'appelait Paris et le dauphin Lyon, conséquence d'un rééquilibrage progressif des forces en présence ces dernières années dans le football féminin français.
Mais l'OL, piqué au vif par cette déroute inhabituelle, a rapidement su rebondir : le voici, 24 mois plus tard, de nouveau en haut de la hiérarchie hexagonale, huit jours après avoir renoué avec le bonheur d'un titre en Ligue des champions, le 8e de sa grande histoire.
Cette semaine royale a démarré par un succès flamboyant face au FC Barcelone, tenant du titre écœuré 3-1 à Turin en finale de C1 samedi 21 mai. Elle se termine par une victoire fière au stade Jean-Bouin, face à un PSG au plus mal, dépassé dès la 3e minute par un but de Catarina Macario.
4 sur 5 pour l'OL contre Paris
Avec huit points d'avance à une journée de la fin, l'OL ne peut plus être rejoint. Un nul lui aurait suffi dimanche, mais les partenaires de la martiniquaise Wendie Renard n'ont pas laissé échapper l'occasion de battre leurs rivales pour la 4e fois en cinq confrontations cette saison.
Ces huit points d'écart, un gouffre dans une D1 archi-dominée par ces deux clubs,
résument à eux seuls la saison des deux équipes : quasi-parfaite pour l'OL, désastreuse pour Paris.
Le PSG, tout de même vainqueur de la Coupe de France, va devoir tout reconstruire,
ou presque : son entraîneur Didier Ollé-Nicolle a été mis à l'écart après un "geste
déplacé" envers une joueuse, l'affaire de l'agression de Kheira Hamaroui n'en finit plus de polluer le vestiaire et des changements d'envergure sont déjà attendus
dans l'organigramme de la section féminine.
Dans l'effectif, l'expiration du contrat de la meilleure buteuse Marie-Antoinette Katoto, encore l'attaquante la plus dangereuse dimanche, sera la priorité des prochains jours.
L'Euro, objectif commun
Les ultras parisiens l'ont appelée à rester "à Paris", chants à l'appui, non sans lui avoir au préalable rappelé sur une banderole que "seules les vraies restent", une semaine après l'annonce de la prolongation de Kylian Mbappé.
Les spectateurs étaient un peu plus de 4300 dimanche soir dans un stade Jean-Bouin
clairsemé, preuve que la ferveur entrevue en Ligue des champions cette saison, avec plusieurs records d'affluence partout en Europe, peine encore à se montrer durable dans le championnat français.
Pour entrevoir une saison 2022-23 plus suivie, au stade ou à distance, la D1 devra
sans doute compter sur un Euro réussi des Françaises en Angleterre du 6 au 31 juillet.
Toujours à la recherche de leur premier titre international, les Bleues peuvent désormais se focaliser pleinement sur la compétition européenne, avec, pour une
grosse dizaine de joueuses présentes dimanche soir, de réelles chances de figurer
dans la liste de la sélectionneuse Corinne Diacre.
Présente à Jean-Bouin, Diacre a donné rendez-vous dès ce lundi, à 13h sur TF1, pour dévoiler l'identité de celles qui seront du voyage... Et cette fois-ci, Lyonnaises et Parisiennes partageront un objectif commun.