Gabriel Serville : "La Guyane et Mayotte se retrouvent en queue de peloton sanitaire "

Le député guyanais Gabriel Serville lors des questions au Gouvernement du 16 juin 2020
Lors des questions au Gouvernement, le député guyanais GDR Gabriel Serville a interpellé la ministre des Outre-mer sur la situation de Mayotte et de La Guyane. Il réclame "un véritable plan de prévention" pour ces territoires. La Guyane compte à ce jour 1 421 cas de coronavirus.
"Nos territoires ont désormais besoin d’un véritable plan de prévention et de protection renforcée contre la Covid-19 conformément à l’avis n°7 du conseil scientifique” : voilà ce qu'a réclamé le député guyanais Gabriel Serville lors des questions au Gouvernement du mardi 16 juin, alors que 95 nouveaux cas viennent d’être déclarés en Guyane.


Des territoires "abandonnés"

Si le député a salué le report "du second tour des élections municipales de La Guyane qui vient de passer au stade 3 de l’épidémie de Covid 19”, il n’a toutefois pas manqué de critiquer une “gestion jacobine et aveugle aux réalités locales de la part des autorités sanitaires.”

Comment se satisfaire de l’absence totale d’anticipation et d’une gestion qui a abandonné les territoires et les populations les plus fragiles ?

Gabriel Serville, député GDR de Guyane


Faisant un parallèle entre Mayotte, la Guyane et la Seine Saint Denis “qui en sont les premières victimes”, le député a rappelé avoir alerté dès le 18 février sur sur l’urgence de trouver une “solution adaptée au contexte guyanais sur le plan géographque, sanitaire et social”. Il regrette aujourd'hui que "La Guyane et Mayotte se retrouvent en queue de peloton sanitaire." 


Réponse du Gouvernement

“Vous ne pouvez pas dire monsieur le député que nous n’avons pas été à coté de Mayotte et de La Guyane” , a rétorqué la ministre des Outre-mer, rappelant les faits et énumérant les mesures prises. 
Les premiers cas “ont été recensés début mars (...), c’étaient des retours de Mulhouse et dès le debut nous avons pris des mesures fortes : confinement d’abord, immédiatement, restriction des vols ensuite mi-mars, augmentation des capacités sanitaires, livraison de plus d’un million de masques et automates de biologie.” La ministre estime que le nombre de cas a été "très limité jusqu’à la mi-mai."
Mais la “proximité avec le Brésil” explique "la situation épidémique diffcile" de la Guyane : ce pays “subit une crise sans précédent avec près de 900 000 cas aujourd’hui et 44 000 décès.”
 

Confinement ciblé et couvre feu en Guyane

Annick Girardin a rappelé l’instauration d’un “controle strict des frontières,”la mise en place des contrôles sanitaires et des restirctions de déplacements sur le principal axe routier pour éviter que l’épidémie touche l’ouest du pays".

Un confinement ciblé de l’ouest guyanais (il est toujours en vigueur à Saint-Georges de l’Oyapock, à Camopi, à la frontière brésilienne et dans une cité de Rémire-Montjoly) et de certains quartiers a aussi été maintenu,  ainsi qu’un couvre-feu actuellement effectif dans 17 communes de 21H à 5h du matin, la totalité du week-end et à partir de 19h à Cayenne. Sans oublier les écoles fermées, les transports collectifs suspensus et les rassemblements religieux interdits.
 

1421 cas en Guyane, 2333 à Mayotte

Ce 16 juin, les autorités sanitaires dénombraient 1421 cas de coronavirus en Guyane (depuis le 4 mars) . Cinq personnes en sont mortes à ce jour. L’épidémie s’y est développée après le déconfinement, notamment en raison de la proximité avec le Brésil voisin.
Avec 2 333 cas positifs au coronavirus ce mardi, les cas sont plus nombreux à Mayotte mais la progression semble marquer légèrement le pas (avec 12 cas supplémentaires en 24 heures). Le bilan provisoire est de 28 décès. Le gouvernement a décidé “à ce stade” d’y maintenir le second tour des élections municipales.